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Sarkozy et Giesbert, c’est l’amour-haine

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Sarkozy et Giesbert, c’est l’amour-haine Empty Sarkozy et Giesbert, c’est l’amour-haine

Message  maverick Dim 27 Juil - 12:27

Après Alain Genestar, viré de « Paris-Match » pour avoir déplu à Nicolas Sarkozy, c’est au tour de Franz-Olivier Giesbert de subir les reproches du président, qui lui reproche d’avoir fait analyser son comportement par des psys. « Le Point » n’a pourtant rien d’un fanzine anar…

Pas facile, la vie d’un patron de presse sous l’ère Sarko. Pas vraiment soupçonné d’anti-sarkozysme, Franz-Olivier Giesbert, le PDG du Point, fait les frais, ces dernières semaines, de l’ire présidentielle. Le chef de l’Etat lui reproche-t-il d’en faire trop, avec ses multiples couvertures consacrées au chef de l’Etat, à sa femme et aux ministres phares du gouvernement ? Même pas.

Non, Nicolas Sarkozy semble estimer que la brosse à reluire utilisée au Point ne l’est pas avec suffisamment de constance. L’impertinence d’un dossier consacré le 29 mai 2008 à « Sarkozy et les psys » a mis l’intéressé en rage. « Séduisant, voire fascinant pour les uns, décevant, voire exaspérant pour les autres, Nicolas Sarkozy ne laisse personne indifférent. Un tel personnage, qui plus est président, ne peut qu’intéresser les psys, dont les analyses reflètent les sentiments extrêmes qu’il suscite », avançait le magazine.

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Toutes ces questions que les journalistes posaient noir sur blanc dans l’un des articles sur le comportement de Sarko ont été jugées bien insolentes au Château. Il faut en relire un extrait : « Nicolas Sarkozy ne résiste pas à se montrer tel qu’il est. Et sa nature, comme celle de beaucoup de dirigeants, est hors du commun. On peut la trouver vulgaire ou primaire, elle n’est pas banale, pas plus que son intelligence ou son instinct politique. D’où vient donc ce trouble qui s’empare des analystes, ou même du peuple, dans leurs réactions vis-à-vis de ce personnage qui s’exhibe sans compter ? » Rien de plus que les questions que tout le monde se pose, en somme.

Un échange aigre-doux à l’Elysée
Pour atténuer la verdeur de ces interrogations, le corps de l’article est régulièrement saupoudré de gentillesses, du style : « Sarkozy reste cette incomparable machine à décider, sabrer, fasciner, ressusciter, même s’il exaspère souvent et choque parfois ». Ouf, on est rassurés. Mais ce fameux numéro du Point a valu à son patron une volée de bois vert administrée au téléphone puis en direct. Un invité à la réception donnée à l’Elysée pour la remise de la Légion d’honneur à Claude Imbert, le fondateur du Point, se souvient avoir assisté à un échange aigre-doux entre FOG et Sarko. Ce dernier s’est également fendu d’un coup de fil au propriétaire du journal, François Pinault, pour obtenir la tête de Giesbert, dit-on. Un coup de fil que les équipes de l’homme d’affaires breton démentent.

Nicolas Sarkozy, se voyant déjà le patron de presse qu’il a toujours rêvé d’incarner, n’aurait pas non plus apprécié les chroniques de Nicolas Baverez et de VGE publiées de temps à autre par l’hebdo. Pas vraiment des personnalités gauchistes pourtant…

Le départ de FOG, le scénario bis
Selon de fins observateurs de la presse hebdomadaire, Franz-Olivier Giesbert pourrait se satisfaire des informations circulant sur la fureur de Sarkozy à son propos. Explications : selon ces mêmes, FOG a tout intérêt, en bon patron de presse soucieux de son image, à quitter rapidement Le Point. Le journal marche bien et gagne de l’argent, contrairement à ce qui est claironné en interne. Pour résumer, « FOG ne pourra désormais que stagner et non plus progresser, il a tout intérêt à quitter Le Point au faîte de son succès ». D’où l’intérêt pour Giesbert de jouer les martyrs viré pour cause d’anti-sarkozysme. Un comble !

Bref, FOG fait grise mine dans les couloirs de sa rédaction. Ces dernières années, la relation entre le journaliste et le futur chef de l’Etat s’est notamment renouvelée autour de l’affaire Clearstream. Quelques mois après que ce montage de listings bancaires trafiqués, dans lequel le nom de Nicolas Sarkozy avait été inclus comme probable titulaire d’un compte occulte, a éclaté, celui qui est alors ministre de l’Economie et des finances décide d’engager la bataille. Objectif, se payer Villepin et les chiraquiens, sur le thème du « complot » que ces derniers auraient fomenté pour l’abattre. Sarko, en même temps qu’il se constitue partie civile dans le dossier judiciaire, se retourne donc contre le journal qui a lancé l’affaire : Le Point.

En juillet 2004, largement inspiré par Dominique de Villepin, FOG avait mis en Une de l’hebdo l’article qui allait lancer l’affaire. Un article pourtant mesuré, dans lequel le nom de Sarkozy n’était pas cité, et qui laissait d’ailleurs entendre qu’un haut cadre d’EADS pouvait être mêlé à la manoeuvre. La suite des événements l’a confirmé : Jean-Louis Gergorin sera poursuivi par les juges.

Le livre que Giesbert ne veut pas lire
Le patron du Point n’aime pas ça, mais pas ça du tout. Deux journalistes se sont attelés à la rédaction d’une biographie de sa charismatique personne, lui dont le parcours comme directeur du Figaro, puis du Nouvel Obs l’a conduit à reprendre Le Point pour le redresser. Jean-François Jacquier (ancien rédacteur en chef du Point) et Pierre Feydel (conseiller éditorial à Marianne) vont raconter le portrait d’un patron de journal symbole d’un certain âge d’or de la presse. Loin d’une « bio à charge » telle que France-Soir l’avait signalé. Le projet n’a pas encore abouti. Plusieurs maisons d’édition se sont montrées intéressées, mais après consultation de leur conseil d’administration, ont renoncé. L’influence des réseaux de Giesbert ?

Quoi qu’il en soit, Giesbert subit alors les foudres de Sarko, qui accuse Le Point de soi-disant abriter au sein de sa rédaction des membres du cabinet noir de Chirac. Comme quoi les psys auraient d’ores et déjà dû se pencher sur son cas…

De cette époque date la rupture entre FOG et Dominique de Villepin et le livre sur Chirac, La tragédie du Président. Le Point adopte désormais un traitement notoirement favorable à Sarko, qui a alors le vent en poupe dans la presse comme dans l’opinion. Les couvertures qui lui sont consacrées sont de plus en plus nombreuses, et quasi-béates d’admiration.

Mieux encore, histoire de montrer que Le Point n’a jamais vraiment été un farouche opposant à Nicolas Sarkozy, la rédacteur en chef politique du journal, Catherine Pégard, a rejoint – avec sa secrétaire – l’Elysée en mai 2007, au lendemain de son élection à la présidence. Elle est aujourd’hui la conseillère politique du président.

Sans cette sarkozyste convaincue, Le Point n’est plus ce qu’il était…
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