Le Bistrot de Templeton
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
TCL C74 Series 55C743 – TV 55” 4K QLED 144 ...
Voir le deal
499 €

la nouvelle imposture sociale de Sarkozy

2 participants

Aller en bas

la nouvelle imposture sociale de Sarkozy Empty la nouvelle imposture sociale de Sarkozy

Message  maverick Dim 1 Fév - 1:17

la nouvelle imposture sociale de Sarkozy

Jeudi, plus de deux millions de personnes ont manifesté contre le cauchemard français. Pour la première fois en 91 semaines depuis l'accession de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République, les enjeux simplement catégoriels étaient secondaires, au profit d'un ras-le-bol social et politique, général et divers. Le pouvoir en place a fait le dos rond, mais sans montrer une quelconque écoute. La Sarkofrance reste empêtrée dans ses monologues et ses caprices. Nicolas Sarkozy, ce jour-là, est devenu le bouc-émissaire d'une France qui criait calmement son écœurement.

Le monologue de l'UMP
Samedi dernier, Sarkozy avait terminé son ménage à l'UMP. Xavier Bertrand et sa nouvelle direction de seconds couteaux ont été "élus" à l'unanimité par les boitiers électroniques de la salle du Conseil National. L'exil strasbourgeois de Rachida Dati, icône grillée de Sarkofrance, a été confirmée. Le député suppléant Frédéric Lefebvre a tenté de stigmatiser un peu plus le Parti Socialiste : il paraît que l'UMP est devenu ce parti modèle qui pratique l'ouverture en son sein et y importe les bonnes pratiques des hémicyles parlementaires. Fichtre ! Précipitation et débats bâclés à l'UMP, ça donne envie... Mardi dernier, la messe du droit d'amendement était dite. Les députés UMP et Nouveau Centre, sauf 34 d'entre eux, ont voté la loi organique, et son fameux article 13 donnant la possibilité aux règlements des assemblées d'instituer "une procédure impartissant des délais pour l'examen d'un texte". Amen. Le Parti Socialiste a de nouveau boudé l'hémicycle mercredi veille de grève.




Le monologue du Monarque
Nicolas Sarkozy a achevé son dernier "monologue" présidentiel vendredi dernier devant la presse : un discours sans question, similaire à sa tournée des vœux des quinze derniers jours. Devant ses cadres le lendemain, il a rappelé son "excellent" bilan international. Il a même menti en affirmant que le cessez-le-feu à Gaza était dû à son second déplacement il y a 10 jours. Manque de chance pour la paix, la situation s'est à nouveau tendue sur place mardi 27 janvier. des tirs de roquettes palestiniens ont provoqué le lendemain de nouveaux bombardements israéliens. La paix est un travail de longue haleine qui ne se contente pas d'agitations médiatiques. Lundi, Sarkozy a été vexé par Obama. Ce dernier a attendu 6 jours pour lui téléphoner après son investiture. Le président américain l'a informé que son émissaire pour le Proche Orient passerait une tête. Paris, petite escale vers Gaza, voici la suprême humiliation. En déplacement mardi à Chateauroux, Sarkozy continue: "Il faut à la fois que nous soyons ouverts au dialogue, à la concertation, à l'écoute et en même temps qu'on soit déterminé. Si on doit écouter tous ceux qui se plaignent, à l'arrivée, je vais faire comme beaucoup d'autres avant moi, pas grand-chose". Mercredi, Sarkozy laisse parler ses ministres.

Ses ministres n'ont pas fait mieux, tous paralysés qu'ils étaient à l'approche du grand jour... Ainsi, Eric Besson a tenté de s'afficher comme le nouveau gant de velours de l'Identité Nationale : il va demander à Sarkozy d'être jugé sur d'autres critères comme l'intégration des primo arrivants; il s'est déplacé à Calais pour juger de la situation des clandestins sur place. Un bel affichage. Sur le fonds rien ne change. Eric Besson est resté silencieux sur la détention 4 jours durant à Roissy d'une adolescente de 12 ans, d'origine africaine, le week end dernier, ou sur l'ouverture du nouveau centre de rétention de Metz à proximité d'un ancien camp de concentration... Décidément, les symboles sont durs en Sarkofrance. Son collègue Hervé Novelli s'est félicité des 1,3% de créations d'entreprises supplémentaires en 2008: à quelques heures de la publication d'exécrables statistiques du chômage d'après Laurent Wauquiez, le secrétaire d’Etat au Commerce, à l’Artisanat, aux PME, au Tourisme et aux Services a eu la formule malheureuse car anachronique : "ces chiffres sont excellents étant donné le très important ralentissement économique de la fin de l’année". Nous parlons de ... 4 200 créations supplémentaires d'entreprises. Rappelons que la Commission Européenne nous prévoit une récession de 1,5% du PIB en 2009 et un chômage à 10,6 % en France.


Jeudi, le Monarque est resté discret. Nicolas Sarkozy n'était plus Napoléon III mais Louis XVI réfugié à Varennes. Aucun rendez vous officiel, aucune intervention publique. Pour la première fois depuis le 7 mai 2007, il s'est abstenu de toute communication avant 20H un jour de semaine. Un proche ministre a reconnu qu'il avait pris peur : "Cette séquence a dévoilé un malaise social plus important que nous ne le pensions et le président s'est montré très surpris par la tournure des événements".

Ces signaux faibles qui méritaient un message fort
Jeudi fut effectivement un grand jour. Le mouvement du 29 janvier a été précédé de "l'Appel des Appels", un cri d'alerte lancé par différents professionnels (psychiatres, chercheurs, professeurs, etc) face aux "réformes" de Nicolas Sarkozy. Des foules compactes, diverses et calmes ont sillonné les villes de France dans 195 cortèges. Il y avait des retraités, des fonctionnaires, des salariés du privé, des policiers, des magistrats, des journalistes, des parents, des élèves, des chômeurs, et plein d'autres encore. La bataille des chiffres de participation fut ridicule mais brève. Rapidement, l'Elysée actait l'ampleur du mouvement. A peine un sobre communiqué en fin de journée.

Sans surprise, les ministres et porte-paroles de Sarkofrance se sont succédés ensuite pour expliquer que les inquiétudes étaient légitimes à cause d'une crise actuelle sans précédent. Il est pourtant simple de comprendre le message des manifestants. Il suffisait de lire les banderoles !

Pour paraphraser Eric Mainville, un confrère blogueur, les manifestations du 29 janvier ont été ce "signal lourd" qui manquait aux multiples "signaux faibles". Depuis 20 mois en effet, la France subit des fragilisations répétées de son système social. Jeudi, la protestation visait les plans sociaux dans le secteur privé (comme dans l'Ouest avec les salariés de PSA, Cooper, Dephi, Wi Metal, Motorola, France Telecom, Equant), les réductions d'effectifs dans la Fonction Publique, la dégradation des couvertures santé et des enseignements, les allongement des départs à la retraite, le sauvetage sans contreparties des banques, les menaces sur l'indépendance des médias, la politique du chiffre contre les sans-papiers.

Nicolas Sarkozy n'entend pas que les multiples précarités que sa politique génère aggravent la situation du pays sans servir la cause de la sortie de crise. Il préfère parler des inquiétudes de ces pauvres Français, et de l'ampleur d'une crise prétendument née dans les places financières américaines. Il préfère caricaturer le débat, en opposant la relance par la consommation à celle par l'investissement. Il n'y aurait pas d'autres solutions que les siennes. La liste est pourtant longue de ces mesures précarisantes qui fragilisent inutilement la vie de nos concitoyens et qu'il serait grand temps de supprimer.


1. La défiscalisation des heures supplémentaires a plombé l'intérim, ne sert à rien en période de destruction d'emploi et créé un effet d'aubaine pour les entreprises qui aggravent nos déficits. Un récent rapport des services de Christine Lagarde révèle que le bilan est plus que mitigé.
2. L'exclusion des chômeurs après deux offres raisonnables d'emploi est également une mesure précaire de trop, et anachronique de surcroît.
3. Le déremboursement progressif des soins en France, jusqu'aux nouvelles franchises médicales décidées par N. Sarkozy depuis le 1er janvier 2008 et la hausse du tarif des mutuelles de santé (suite à leur taxation par le plan Bachelot), ont précipité des milliers de familles vers l'hôpital public et ses urgences (15 millions de visites en 2008 contre 7 en 1990 !). Qu'importe ! Les ministres expliquent que la santé publique a suffisamment d'argent pour fonctionner.
4. Les pré-retraités de 57 à 60 ans vont devoir pointer prochainement au chômage : en 2009, l'âge ouvrant droit à une dispense de recherche d'emploi est relevé, de 57 ans et demi à 58 ans alors que les seniors sont souvent les premiers licenciés. La durée de cotisations est allongée à 41 ans, sans prise en compte de la pénibilité des carrières (0,5 milliards d'euros d'économies en 2009...).
5. L'enseignement public est attaqué par des réductions de moyens à répétition, des suppressions de postes (30 000 enseignants et personnel éducatif en deux ans), 1 500 RASED, 3000 stagiaires à l'école primaire) aux réductions des recrutements (de 3 000 en 2009 par rapport à 2008).
6. La politique sécuritaire du gouvernement fait de chacun de nous un suspect, rapidement fiché. Les peines plancher aggravent les sanctions de délits mineurs, pendant que Sarkozy réfléchit à "dépénaliser" les affaires. On nous parle de détecter les futurs déliquants dans nos cours de maternelles, d'abaisser l'âge de responsabilité pénale. La CNIL critique le STIC, principal fichier de police (depuis 2002) dont les données seraient fausses ou obsolètes à 83% !
7. Les minima sociaux ont été revalorisés ... a minima au 1er janvier. Bizarrement, la seule mesure sociale d'ampleur de Sarkozy, le Revenu de Solidarité Active défendue par Martin Hirsch attendra juin prochain pour entrer en vigueur, et son financement repose sur une nouvelle taxation des classes moyennes. les banques n'ont pas cette difficulté à décrocher leur soutien public.
8. Les familles ont aussi du souci à se faire : les bonifications accordées pour les adolescents ne seront plus versées dès les 11 ans, mais après 14 ans. Tout ça pour économiser 138 millions d'euros sur le dos de 4,5 millions de foyers !

Les fausses réponses de Sarkozy
Nicolas Sakozy s'exprimera jeudi 5 février à la télévision. Mais on connaît déjà ses réponses. Premièrement, il s'affirme "à l'écoute", sobre et empreint de compassion. Il remplace provisoirement le verbe "réformer" par "agir", moins inquiétant, dans sa communication. Avec l'aide de Claude Guéant, le Figaro, quotidien officiel de la Sarkofrance, nous avoue les manipulations du président : "Le président va convier les partenaires sociaux à la mi-février, note sobrement Claude Guéant.Une réunion qui était prévue de longue date, sur le thème de l'agenda social." La belle affaire !


Deuxièmement, il cache ses erreurs. Ses ministres martèlent à l'envie que la crise est née le 15 septembre. Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, déclarait ainsi vendredi matin sur France Info : "le début de la crise, c'est le 15 septembre". C'est simplement faux. Le chômage s'est brutalement dégradé en août, et la crise des subprimes n'y est pour rien. Sarkozy cache aussi que son plan de sauvetage bancaire, certes rapide, a été mal ficelé, volontairement ou pas. Alors que ses homologues anglais et allemands ont négocié de véritables contreparties au soutien financier qu'ils apportaient à leurs propres banques (suspension des dividendes et des bonus, nomination d’administrateurs en Angleterre; suppression des dividendes et la limitation des salaires des managers à 500 000 euros en Allemagne), le président français a mal joué. Il a annoncé des garanties aussi faramineuses qu'ailleurs. Mais il fait semblant de découvrir aujourd'hui qu'il (lui) faut des contreparties ... sous peine de perdre la face. Pire, il se garde bien de parler des bonus des traders (largement supérieurs à ceux de leurs patrons) et lâche les dividendes en cours de route.

Troisièmement, il nous vend que son plan répond aux inquiétudes. Il faudrait faire preuve de pédagogie : les Français n'ont sans doute pas compris. Ainsi, chaque ministre, et le premier d'entre eux, déclinera à l'envie une foule de mesures dans les jours qui viennent. Il s'agit de rendre concret les "26 milliards" d'euros du plan de décembre. François Fillon a ainsi prévu de communiquer lundi sur "1000 mesures concrètes" du plan de relance décidé et voté en 2008. Le Figaro Magazine (qui l'eut cru ?) en dévoile 50 ce samedi. Que du lourd ! En fait, le secrétariat d'Etat au Commerce a créé un label "Plan de relance" qui s'applique aux projets retenus par le gouvernement... La liste dévoilée par le Figaro est terrifiante. Certains projets du 'plan de relance' relèvent de la mise aux normes de sécurité de certains hôpitaux, des voies ferrées ou de certains équipements routiers ! Ainsi, on relève dans ces mesures de "relance", la "mise aux normes de sécurité" de l'Institut de chimie Le Bel, à Strasbourg (3 M€), la "mise en sécurité" des UFR médicales de Paris-V-Faculté de médecine de Cochin et des bâtiments Gustave- Roussy (5,8 M€), celle des sites de l'université de Paris-VI-Pitié- Salpêtrière et de Saint-Antoine à Paris (7M€), la rénovation des voies ferrovières (150M€) ou encore la "sécurisation" du tunnel de Fréjus (35M€) et des travaux d'entretien routier (320 M€). Sans la crise, on pouvait crever ! D'autres "relances" concernent des dépenses indispensables de la justice, pour 136 M€. Faire passer sur le compte de la relance la rénovation des prisons et des tribunaux est une belle imposture !
D'autres encore laissent simplement perplexes : 180 millions d'euros pour le patrimoine, comme la construction du Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée à Marseille (+5M€), la rénovation du Centre des archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine(+5M€), la restauration de Notre-Dame de Paris (+2M€), ou de la Cathédrale de Bordeaux. En quoi cela sert-il l'activité économique de demain ?

Quatrièmement, Sarkozy musèle, en coulisses, les contestations: ce qui reste du droit de grève sera neutralisé. Eric Ciotti, député UMP, prépare une "amélioration" du service minimum : "Je propose que chaque minute de grève aboutisse à une retenue salariale d’une journée. La grève est un droit, mais elle ne doit pas être banalisée ou contournée. Je propose également de procéder à des réquisitions de personnels en cas d’atteinte graves et prolongées à la liberté de circuler." Le Monarque met aussi la pression sur la police et les préfets, afin que les chahuts sociaux soient maîtrisés lors de ses propres déplacements. Le préfet de la Manche et le directeur de la police de Saint Lô ont fait les frais de quelques sifflets de manifestants le 12 janvier dernier. Il les a fait congédier. La gauche s'empare de ce nouveau caprice du monarque, les syndicats de police protestent, les élus locaux, y compris UMP, s'insurgent. Mais ce n'est pas un simple mouvement d'humeur présidentielle. Sarkozy envoie un signal fort aux forces de sécurité : gare à vous si les contestations spontanées sont trop voyantes !

Face à un président sourd et manipulateur, quelle forme et quelle ampleur devront prendre les contestations de demain ?

Ami Sarkozyste, où es-tu ?

Il est temps de te montrer, avant que la rue ne s'énerve de ton absence.
maverick
maverick

Messages : 2712
Date d'inscription : 26/02/2008
Age : 62
Localisation : 43°27

http://www.lesforumz.com/viewtopic.php?t=130131&highlight=

Revenir en haut Aller en bas

la nouvelle imposture sociale de Sarkozy Empty Re: la nouvelle imposture sociale de Sarkozy

Message  zuzu Dim 1 Fév - 7:53

blocage du havre (acces zone ville + zone industriel + port) mardi 10

crescendo, mais a mon avis il faut des débordements pour que cela bouge, il ne faut donc pas compter de trop sur les syndicats mais attendre plutôt que les étudiants se joingnent a eux (absents en grand nombre jeudi dernier)
zuzu
zuzu

Messages : 592
Date d'inscription : 23/02/2008

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser