Espionnage de Besancenot : sept personnes, dont le patron de Taser, mis en examen

[maverick]

Les suspects sont poursuivis pour "violation du secret professionnel, accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données, détournement de finalité de données, divulgation intentionnelle de données confidentielles".



Sept personnes, dont le patron de la société qui commercialise en France le pistolet électrique Taser et des policiers, ont été mises en examen jeudi dans l'enquête sur une surveillance illicite d'Olivier Besancenot en 2006-2007, a-t-on appris au parquet de Paris.
Les suspects sont poursuivis pour "violation du secret professionnel, accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données, détournement de finalité de données, divulgation intentionnelle de données confidentielles".
Ils ont été laissés libres sous contrôle judiciaire après leur audition par le juge d'instruction, mais les obligations précises n'ont pas été communiquées dans l'immédiat.
Le parquet demandait l'obligation de verser des cautions, des interdictions professionnelles et l'interdiction de se rencontrer.
Les personnes poursuivies et leurs avocats ont quitté le palais de justice sans faire de commentaires. Les infractions sont passibles d'une peine maximale de cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.
La PJ et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, "police des polices") ont collecté pendant les deux jours de garde à vue et après plusieurs perquisitions ce qui est présenté comme des preuves solides.
Une copie d'un rapport de surveillance d'Olivier Besancenot et une clé USB contenant des photos du dirigeant d'extrême-gauche prises lors de filatures ont été découvertes par la police à la société SMP Technologies, qui commercialise le Taser, critiqué publiquement par le dirigeant d'extrême-gauche.

Traces de paiement

Les photos avaient été effacées mais ont été restituées après examen par des spécialistes de la police.
Antoine Di Zazzo, le patron de SMP qui a nié les faits lors de sa garde à vue, est soupçonné d'avoir commandité l'enquête à Gérard Dussaucy, un ancien commissaire de police devenu dirigeant d'une société de renseignement privée, Synipole international. Sa collaboratrice est parmi les suspects.
Le détective privé aurait ensuite adressé des demandes à un douanier et trois policiers ou ex-policiers pour qu'ils consultent le fichier des cartes grises, le "Stic", qui recense toutes les affaires de police, et un fichier bancaire.
Les traces de paiement pour environ 20.000 euros de SMP au cabinet de détectives ont été découvertes par les enquêteurs.
Antoine Di Zazzo s'est défendu en début de soirée sur les ondes de la radio France Info, expliquant qu'il avait simplement demandé "un relevé cadastral pour trouver l'adresse de monsieur Besancenot afin de pouvoir délivrer l'assignation à comparaître devant le tribunal de grande instance de Paris" au leader d'extrême-gauche.
"La vie de monsieur Besancenot ne nous intéresse pas. Nous avons à développer des produits de haute sophistication qui nous prennent tout notre temps, donc ce genre de plaisanterie est d'un autre temps", a-t-il ajouté.
Antoine Di Zazzo s'oppose publiquement depuis 2006 au porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) sur les dangers supposés du Taser, qui a obtenu l'agrément officiel pour équiper la police nationale, la gendarmerie et, depuis le mois de septembre, les polices municipales.
SMP poursuit en diffamation le leader d'extrême gauche parce qu'il a déclaré à la télévision que le Taser avait fait des morts aux Etats-Unis. Olivier Besancenot doit être jugé lundi prochain à Paris sur ce volet de l'affaire.

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