Maître Achoui cherche un cachot chic

[maverick]

Maître Achoui cherche un cachot chic

En attendant l’examen, le 21 janvier, de sa demande de remise en liberté, l’avocat Karim Achoui, incarcéré depuis la mi-décembre, est en quête d’une taule 4 étoiles.

Incarcéré après sa condamnation à sept ans de réclusion pour complicité dans l’évasion du braqueur Antonio Ferrara, l’avocat Karim Achoui se morfond depuis la mi-décembre dans un cachot peu amène de la maison d’arrêt de Nanterre.

L’ancien avocat chouchou du Milieu continue de clamer son innocence. Il a même fait mine d’entamer une grève de la faim en prison, avant de la suspendre au bout de deux jours. Trop incertain comme stratégie de remise en liberté. L’homme de loi a également essayé de susciter un comité de soutien pour sa libération et tenter de faire lever des manifs devant la prison. Mais si ses très germanopratain « amis » des Deux-Magots comme l’académicien Jean-Marie Rouart, ont effectivement signé une pétition, ils ne se bousculent pas dans les rassemblements que tente chaque semaine d’organiser la famille Achoui.

© Nardo
Résultat, la demande de mise en liberté d’Achoui, qui sera examinée par la justice le 21 janvier prochain, a peu de chance d’aboutir. Il risque de lui falloir attendre le procès d’appel de l’évasion, début 2010 pour avoir enfin une vraie perspective de sortir…


L’espoir d’une libération rapide devenant plus que chimérique, l’avocat détenu a donc rabaissé ses prétentions et se contente aujourd’hui d’essayer d’améliorer sa détention. Un casse-tête administrativo-sécuritaire qu’il se fait fort de résoudre.

Délocaliser les malfrats
Certes, à Nanterre, l’éminence du barreau qui fréquentait les grands restaurants et les soirées mondaines n’a pas été placé avec le tout-venant. Il dispose d’une cellule individuelle et le directeur de la maison d’arrêt a été dûment chapitré par son administration pour lui rendre le séjour le plus agréable possible. Mais l’établissement n’est pas non plus une taule quatre étoiles.

Seuls deux établissements de la région parisienne, dotés d’un secteur VIP, répondent aux critères d’incarcération normaux pour une telle personnalité. L’administration a écarté, le premier, Fresnes (où se trouve par exemple en ce moment, Yvan Colonna, l’assassin présumé du préfet Erignac). Pour la bonne et simple raison, que l’évasion de Ferrara, dans laquelle a été condamné Karim Achoui s’était déroulée justement là. « Les surveillants de Fresnes sont encore sous le choc, raconte un hiérarque de la Place Vendôme. Ils prendraient mal le fait de devoir surveiller un complice de Ferrara ».

La prison de la Santé abrite elle aussi un quartier VIP. Problème, l’établissement héberge en ce moment Rudy Terranova, le malfrat soupçonné d’avoir essayé de descendre l’avocat en juin 2007 de deux balles de 11,43 dans le buffet, lors d’un « drôle » de règlement de compte. La rencontre des deux détenus dans les coursives pourrait dès lors vite tourner au vinaigre. Et la Pénitentiaire n’a pas envie de prendre le moindre risque avec un détenu aussi médiatique qu’Achoui.

Pour jouir d’une détention plus agréable, Me Achoui s’est donc trouvé un nouveau combat : obtenir la délocalisation de son agresseur vers des contrées pénitentiaires éloignées de Paris afin de pouvoir – enfin – prendre ses quartiers dans la plus confortable prison de La Santé. Ça tombe bien : une cellule va bientôt se libérer dans le quartier VIP, celle que va bientôt quitter le préfet Marchiani, récemment gracié par Sarko 1er.