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A Grasse, la police procède à la mise à mort par étranglement

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Message  maverick Mer 8 Oct - 21:28

La marche se voulait silencieuse, mais, au passage du commissariat de Grasse (Alpes-Maritimes), les gorges se sont lâchées, hier après-midi : «Justice pour Hakim !» «Les responsables en prison !» «La police assassins !» Abdelhakim Ajimi, 22 ans, dit Hakim, est mort vendredi, lors d’une interpellation effectuée par la BAC (brigade anticriminalité), avec la police municipale en soutien. Et plusieurs témoins dénoncent une bavure. Selon eux, les fonctionnaires nationaux ont fait pression physiquement sur le jeune qui, menotté au sol, «était violet», car il ne pouvait plus respirer. L’Etat conteste : «Aucun élément ne permet actuellement de mettre en cause l’action des fonctionnaires», a affirmé hier Dominique Vian, le préfet des Alpes-Maritimes. Une enquête est en cours, assurée par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale).

Fracture. Vendredi après-midi, les policiers ont été alertés par le directeur du Crédit agricole de Grasse : Hakim voulait y faire un retrait, mais quand la banque a refusé, il a explosé. «En colère de n’avoir pu percevoir des indemnités de chômage depuis deux mois, il a eu un comportement agressif envers le directeur», explique son comité de soutien. Les policiers le retrouvent rapidement boulevard Victor-Hugo et tentent de l’interpeller, mais, à nouveau, Hakim entre dans une rage folle. Une vitrine est brisée, un policier blessé : selon le préfet, le fonctionnaire a été opéré pour une fracture de la clavicule. Hakim est finalement maîtrisé et menotté. C’est là que tout bascule. Un témoin, Ludovic Gérard, 30 ans, maître-chien habitant à Pégomas, raconte : «Il était à terre. Ils étaient trois sur lui. Un policier lui faisait une pression sur la colonne vertébrale avec son genou. Un autre l’étouffait avec son bras. Il avait les mains menottées sous le torse. Il était violet, il demandait à respirer. Il a pris deux coups de poing, deux bonnes pastèques. J’ai dit aux policiers : "Vous l’avez maîtrisé, il n’y a pas besoin de plus."» Ludovic Gérard finira au poste, menotté, pour avoir voulu s’interposer. «Là, assure-t-il, au bout d’une demi-heure, une policière affolée demande de l’aide : il venait de faire un arrêt cardiaque.» A 16 h 30, Hakim est déclaré mort.

Selon le préfet, «le mis en cause a été transporté, dans un véhicule de police secours, jusqu’au commissariat de Grasse. L’intéressé étant victime d’un malaise, les services de secours ont été aussitôt avisés. En dépit de la tentative de réanimation des sapeurs-pompiers et du Samu, pendant plusieurs dizaines de minutes, malheureusement sans succès, le décès a été constaté». Une autopsie aura lieu demain.

Est-il mort sur le trottoir, pendant son transfert, au commissariat ? Leyla Picout, 17 ans, en BEP vente, qui connaissait la victime, raconte : «Ce qu’ils ont fait ce n’est pas bien, de rester sur lui. Il demandait à respirer. Il était tout bleu, ses yeux sortaient des orbites, ils n’auraient pas dû continuer. Quand les pompiers sont venus, ils auraient dû le laisser aller à l’hôpital. Mais aux pompiers, les policiers ont dit : "Partez, laissez-nous faire."» Plusieurs témoins ont été choqués quand les pompiers sont repartis avec le policier blessé, mais pas avec Hakim, transféré au commissariat. «Quand ils l’ont mis dans la voiture, raconte Leyla, il était tout mou, on aurait dit une guimauve. Ils l’ont traité comme une merde. Il a eu une mort horrible.» Pour Me Sylvain Pont, un des avocats de la famille, «la police avait la possibilité d’éviter le drame. Elle a fait preuve d’un acharnement anormal, comme une sorte de mise à mort».

Marche. Selon Leyla, dont Hakim était un cousin de son petit ami, la victime avait des problèmes psychologiques : «Il avait déjà été interné. Mais c’était un garçon gentil. Tout Grasse, on s’était mis avec lui pour que son problème psychologique s’enlève. C’était une période où il n’était pas bien.» D’après Nice-Matin, il avait été hospitalisé en psychiatrie du 18 au 29 avril. Interpellé en mars pour conduite sous l’emprise de stupéfiants, il devait comparaître en juin. Il avait aussi été poursuivi pour rébellion, mais la procédure avait été classée sans suite, après un internement d’office.

Hier, environ un millier de personnes ont participé à la marche, où des banderoles proclamaient : «Hakim, on t’aime», «Ceux qui gardent la paix tuent nos enfants», «Police délinquante, où est la justice ?». Le Mrap et la Ligue des droits de l’homme ont fait part de leur soutien.
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Le préfet sarkozyste Vian ment effrontément:


Alors que des proches de la victime dénoncent une "bavure policière", le préfet des Alpes-Maritimes, Dominique Vian, a apporté son soutien aux policiers. "Aucun élément ne permet actuellement de mettre en cause l'action des fonctionnaires", a affirmé le préfet, dimanche 11 mai, dans un communiqué.
La police a en outre démenti qu'Abdelakim Ajimi, interpellé après une altercation avec les employés d'une banque où il était venu retirer de l'argent, ait été placé dans le coffre de la voiture de police.
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L'interpellation aurait été filmée, affaire à suivre donc.


Drame de Grasse : les policiers mis en cause


Deux policiers devraient être mis en examen dans le cadre de la mort d'Abdelhakim Ajimi intervenue en mai dernier après une interpellation musclée à Grasse (Alpes-Maritimes).

A ce stade de l'enquête, la responsabilité de deux policiers semble engagée dans la mort de Abdelhakim Ajimi, un jeune Tunisien décédé à la suite d'une interpellation houleuse le 9 mai dernier à Grasse. Les mises en examen de deux policiers devraient intervenir incessamment pour homicide involontaire. De source judiciaire, on pointe du doigt un défaut de maîtrise des méthodes d'interpellation, trop violentes ou appliquées trop longtemps.

Le médecin légiste a conclu cet été l'examen anatomo-pathologique de Hakim Ajimi, 22 ans. Dans ses conclusions remises à Catherine Bonnici et à Sandrine André, les deux magistrats instructeurs en charge de l'enquête pour homicide involontaire ouverte par le Parquet de Grasse, le docteur Piercecchi-Marti fait état de «lésions pulmonaires avec présence d'un emphysème aigu, habituellement observées dans les décès par asphyxie mécanique» autrement dit par étranglement, ce que confirme le Parquet de Grasse : «les lésions cérébrales évoquent une privation prolongée» de la respiration.

Par ailleurs, le médecin confirme les témoignages recueillis par l'Inspection générale de la police nationale, dépêchée le jour même des faits. De nombreux témoins avaient affirmé que le jeune homme suffoquait alors qu'il était plaqué, face contre terre. Si le praticien observe les stigmates d'un tabagisme sévère ou l'inhalation de substances de type cannabis qui «peuvent avoir une incidence sur la fonction respiratoire, aucune lésion cardiaque n'a été révélée à l'examen». Mais au Parquet, on indique que les analyses toxicologiques démontrent que Abdelhakim Ajimi avait bien consommé du cannabis avant les faits. «Ce qui pourrait indiquer un comportement inhabituel de sa part» précise-t-on encore.

Outre cet examen, le dossier d'instruction s'est enrichi des dépositions de tous les protagonistes de l'interpellation. Ainsi Vivien S., 25 ans, policier municipal, affirme que «le visage de l'individu interpellé était déjà violet avant son embarquement dans la voiture de police». Jean M., 39 ans, brigadier-chef, blessé à la clavicule au moment de l'arrestation déclare «qu'il (Ajimi) était conscient quand je suis parti à l'hôpital pour recevoir les premiers soins». Et le brigadier-chef de conclure sa déposition en évoquant la personnalité du défunt : «J'étais étonné du comportement d'Ajimi. Je n'avais jamais eu de problèmes avec lui auparavant».
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