Le pétrole glisse encore

[maverick]

Les cours du pétrole se sont encore affaissés, mercredi 21 octobre, en fin d'échanges européens. Vers 18H00 (heure de Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait en baisse de 3,70 dollars à 66,02 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. Pendant ce temps, le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre cédait 4,08 dollars à 68,10 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Stocks

Chaque cours a atteint son niveau le plus bas: le Brent est tombé vers 15h00 GMT à un plus bas de 65,28 dollars, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis le 10 mai 2007. De son côté, le baril de "light sweet crude" est tombé à un plus bas de 67,50 dollars, un niveau plus atteint depuis le 27 juin 2007.

Ces baisses sont directement liées aux récentes annonces sur les stocks de produits pétroliers américains. Les réserves de brut aux Etats-Unis se sont étoffées de 3,2 millions de barils, à 311,4 millions de barils, lors de la semaine achevée le 17 octobre, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires prévoyaient une hausse de seulement 2,4 millions de barils. Les stocks d'essence ont progressé de 2,7 millions de barils à 196,5 millions de barils, face à des prévision de 2,8 millions de baril. Les stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) ont eux augmenté de 2,2 millions de barils, à 124,3 millions de barils, soit bien plus que les prévisions des analystes, qui s'attendaient à une hausse de 100.000 barils.

Craintes

De plus, les craintes sur la demande continuent de dominer le marché. "La Chine, dont l'économie connaît une des plus fortes croissance au monde, représente un dixième de cette demande, soit 8,7 millions de barils par jour", notait John Hall, analyste du cabinet éponyme. "Or même cette économie semble ne pas être immunisée contre le ralentissement économique mondial" soulignait-il, en référence à la révision à la baisse de la croissance chinoise, annoncée la veille. "Avec des risques pesant désormais sur les perspectives de croissance des économies émergentes, les perspectives de consommation mondiales vont être revues davantage à la baisse et entraîner les prix vers de nouveaux plus bas" commentait John Hall.

Le cours de l'or noir a été d'autant plus tiré vers le bas que celui de la monnaie américaine s'est envolé, passant sous 1,30 dollar pour un euro mercredi. Or quand le dollar grimpe, les prix des matières premières, libellés en dollars, sont gonflés par l'évolution du billet vert face aux principales devises.

Rebond

Les prix du pétrole avaient pourtant rebondi de 4 dollars sur les deux dernières séances, le marché anticipant une réduction significative de la production de l'Opep, qui va se réunir en urgence vendredi à Vienne. Mais depuis, ils ont abandonné la plupart de leurs gains, minés par la détérioration du sentiment des investisseurs qui s'inquiètent de l'état de la demande en pleine tourmente économique. L'Opep a en effet convoqué une réunion d'urgence à Vienne en réaction à la chute vertigineuse des cours, qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis leurs sommets de juillet (147,50 dollars à Londres). L'organisation devrait réduire nettement son offre pour tenter d'empêcher un effondrement des cours jusqu'à 50 dollars et ramener le marché à l'équilibre.