Le président Bush arrive à Paris pour des adieux à son "ami" Sarkozy

[maverick]

Le président américain George W. Bush, en tournée d'adieu en Europe, est arrivé vendredi à Paris pour une étape de deux jours qui sera l'occasion de saluer son "ami" Nicolas Sarkozy, alors que l'opinion française place ses espoirs de changement en Barack Obama.

. Bush a été accueilli à l'aéroport parisien d'Orly par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie.

Il arrivait de Rome, où il s'est entretenu avec le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, un autre de ses alliés de premier plan sur le Vieux continent, et a rencontré le pape Benoît XVI.

A six mois de son départ de la Maison Blanche, M. Bush devait prononcer au siège parisien de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), un discours présenté comme majeur par la Maison Blanche.

M. Bush devait y souligner que les relations entre les Etats-Unis et l'Europe sont au beau fixe, grâce notamment à l'émergence de nouveaux leaders comme MM. Sarkozy et Berlusconi, Angela Merkel (Allemagne) et Gordon Brown (Grande-Bretagne).

"Lorsque le temps sera venu d'accueillir un nouveau président américain en janvier prochain, je serai ravi de lui montrer que les relations entre les Etats-Unis et l'Europe n'ont jamais été aussi larges et dynamiques", écrit M. Bush dans ce discours dont des extraits ont été diffusés dès jeudi.

En soirée, M. Bush accompagné de sa femme Laura sera l'invité d'un dîner privé, au Palais de l'Elysée, avec M. Sarkozy et son épouse, l'ex-top model italienne Carla Bruni.

Le président américain retournera à l'Elysée samedi matin pour un entretien avec M. Sarkozy, qui ne cache pas son admiration pour le modèle américain.

Les deux dirigeants devraient évoquer les grands dossiers de l'heure, sur lesquels ils affichent une large identité de vues: l'Afghanistan -où Paris va renforcer son contingent militaire aux côtés des Américains-, le nucléaire iranien, le Moyen-Orient ou la flambée du pétrole. L'ouverture récente de Paris en direction de la Syrie suscite en revanche les réserves de Washington.

Cette rencontre sera aussi pour M. Bush l'occasion d'insister à nouveau sur la bonne santé retrouvée des relations franco-américaines, après des années de tensions dues à l'opposition résolue de Jacques Chirac à la guerre américaine en Irak en 2003.

Mais au-delà des relations personnelles entre les deux dirigeants, Paris évoque aussi la nécessité de rénover la relation entre l'Europe et les Etats-Unis pour la placer sur "un pied d'égalité".

Quelques heures avant l'arrivée de M. Bush, les chefs de la diplomatie française Bernard Kouchner, espagnole, Miguel Angel Moratinos, et portugaise, Luis Amado, ont appelé à un partenariat transatlantique renouvelé avec la future administration américaine.

"La lutte contre le terrorisme ne se conçoit que dans le respect de nos valeurs communes: il faut trouver une solution pour Guantanamo", soulignent notamment les trois ministres dans une tribune au quotidien Le Monde.

L'opinion française, au sein de laquelle M. Bush jouit d'une image dégradée, a déjà anticipé un changement à la Maison Blanche.

Selon une enquête diffusée jeudi et réalisée dans 24 pays, la France est l'un des pays les plus confiants (64%) dans ce changement. Le candidat démocrate Barack Obama obtient 84% d'opinions favorables en France.

Protestant contre la venue de M. Bush à Paris, plusieurs organisations de gauche, dont le Parti communiste, qui fustigent l'alignement, selon elles, de M. Sarkozy sur Washington ont appelé à manifester vendredi soir dans la capitale.

Après son séjour en France, M. Bush se rendra en Grande-Bretagne pour la dernière étape de cette tournée européenne.