Le Bistrot de Templeton
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

L’inflation n’est pas près de fléchir

Aller en bas

L’inflation n’est pas près de fléchir Empty L’inflation n’est pas près de fléchir

Message  maverick Ven 12 Sep - 0:27

L’inflation n’est pas près de fléchir

Les entreprises devraient profiter de la baisse des cours des matières premières pour reconstituer leurs marges. Dommage pour le consommateur.

Ce qui agite ces jours-ci les marchés, c’est le recul des prix des matières premières. Après avoir flirté avec les 150 dollars le baril au début de l’année, le pétrole s’échangeait à 107 dollars le 5 septembre. Beaucoup espèrent que, les tensions inflationnistes se faisant moins fortes aux Etats-Unis, les consommateurs reprendront confiance et que la Réserve fédérale (Fed) s’abstiendra de relever les taux d’intérêt. Le 22 août, le président de la Fed, Ben Bernanke, avait estimé qu’une poursuite du ralentissement économique et de la baisse des prix des matières premières “devrait conduire à une modération de l’inflation en fin d’année et l’an prochain”. (“Hélas”, avait-il ajouté dans le plus pur style banquier central, “les perspectives d’évolution des prix restent très incertaines.”) Aussi, sur les marchés de contrats à terme sur fonds fédéraux, les courtiers estiment maintenant qu’il y a 94 % de probabilités pour que, lors de sa réunion de septembre, le comité de politique monétaire de la Fed laisse inchangés ses taux directeurs (contre 66 % il y a un mois) et 88 % qu’il en soit de même fin octobre (contre 46 % il y a un mois).
Puisse la mort annoncée de l’inflation se confirmer ! Tout comme la Fed et nombre d’autres observateurs ont tardé à la voir venir, ils sont aujourd’hui trop prompts à prédire sa disparition. Certes, la chute des cours des matières premières est une bonne nouvelle. Mais, dans un sens ou dans l’autre, il est rare que leur évolution se reflète directement dans les prix à la consommation. Ces dernières années, et en particulier en 2007, les entreprises ont servi d’amortisseurs, ne pouvant ou ne voulant, pour des raisons de compétitivité, répercuter totalement l’alourdissement de leurs coûts. Mais nombre d’amortisseurs sont fatigués, ce qui annonce une relance probable de l’inflation même en cas de baisse prolongée des prix des matières premières.
Pour vérifier cette thèse, il suffit de jeter un œil sur deux instruments de mesure de l’inflation : l’indice des prix à la production (IPP) et celui des prix à la consommation (IPC). L’IPP mesure l’augmentation des prix subie par les producteurs, en la ventilant entre produits de base, intermédiaires et finis. L’IPC mesure l’inflation constatée par les consommateurs à la pompe, au supermarché et dans les boutiques.

Les bénéfices des entreprises baissent depuis neuf mois

L’IPP s’est emballé au cours de l’année écoulée, à cause de la flambée des prix des matières premières, des produits de base et de l’énergie. De juin à juillet, il a fait un bond de 1,2 %. La hausse des prix des produits finis – 9,8 % sur un an – est inquiétante. Et, pour les produits de base et intermédiaires, la hausse a atteint l’an dernier les taux ahurissants de 51,2 % et 16,6 %, respectivement. Ces chiffres témoignent de l’absorption progressive des coûts à mesure que les biens progressent dans la chaîne de l’offre.
Un examen rapide de l’IPC montre une autre phase dans la répercussion de l’inflation. Cet indice galope allègrement, lui aussi. En juillet, il a progressé de 0,8 % sur un mois et de 5,6 % sur un an, soit la plus forte hausse depuis l’an 2000. Depuis trois mois, son rythme annuel s’établit à 10,6 %.
On constate donc un écart sensible entre l’IPP (+ 9,8 % en un an) et l’IPC (+ 5,6 % seulement). En clair, les fabricants n’ont pu répercuter qu’environ 60 % de leurs coûts supplémentaires sur les consommateurs, avec pour résultat une chute des profits. Sur les onze premiers mois de l’exercice financier en cours, le produit de l’impôt sur les sociétés a ­fléchi de 14,6 %. Selon l’économiste Paul Kasriel, du groupe de services financiers américain Northern Trust, les bénéfices d’exploitation des sociétés composant l’indice boursier S&P 500 ont baissé pendant trois trimestres consécutifs en glissement annuel. Fin août, alors que 96 % de ces sociétés avaient publié leurs résultats, leurs bénéfices avaient reculé de 29 % sur un an.

Les faillites se multiplient dans la restauration

Mais tout cela n’est-il pas derrière nous ? Après tout, nous savons que la Fed et le marché des actions se ­préoccupent davantage des trois ­prochains mois que des trois derniers. Et la chute récente des cours des matières premières devrait théoriquement se traduire par une baisse des prix pour tous les acteurs de l’économie. Mais rien n’est moins sûr. D’abord, il existe toujours un délai entre l’évolution des marchés des matières premières et celle des prix des produits finis, surtout à un moment où les entreprises ont désespérément besoin de préserver leurs marges. Ensuite, en dépit du comportement de ces marchés depuis quelques semaines, les indicateurs de l’inflation au niveau de la production sont à la hausse depuis le début de l’année, avec une accélération au deuxième trimestre et en juillet.
Enfin, de nombreuses entreprises n’ont plus la capacité d’absorber l’alourdissement de leurs charges. C’est ce qui explique les faillites retentissantes dans la restauration (les restaurants bon marché Bennigan’s) et dans la distribution (la chaîne de décoration intérieure Linens’n Things). Toutes les sociétés sont actuellement placées devant un dilemme : prendre à leur charge la hausse des prix qu’elles subissent ou la faire supporter par les consommateurs. Nombre d’entre elles ont choisi la seconde solution. Ainsi les compagnies aériennes s’empressent-elles de faire payer les passagers pour tout, des bagages aux repas, en passant par les boissons, les couvertures et les oreillers. Le chocolatier Hershey’s, invoquant la hausse de 20 % à 45 % depuis le début de l’année des cours du sucre et d’autres ingrédients, a annoncé en août une augmentation de 10 % de ses prix. Et, selon The New York Times, les restaurateurs se rabattent sur des produits meilleur marché (par exemple des shiitake au lieu de morilles, ou des miettes de crabe à la place de morceaux entiers) afin de maintenir leurs prix.
Quand on débourse la même somme pour une quantité ou une qualité moindres, c’est de l’inflation. Alors, non, le terrible spectre de l’inflation n’a pas disparu. Peut-être même vient-il seulement d’apparaître.
maverick
maverick

Messages : 2712
Date d'inscription : 26/02/2008
Age : 62
Localisation : 43°27

http://www.lesforumz.com/viewtopic.php?t=130131&highlight=

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser