Bouter hors de Ré cette horde de touristes
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Bouter hors de Ré cette horde de touristes
Bouter hors de Ré cette horde de touristes
Les habitants de l’île craignent l’arrivée massive de vacanciers dès que le pont la reliant au continent sera gratuit, ironise l’envoyée spéciale de The Observer.
De l’île de Ré
En 1627, l’inepte duc de Buckingham tenta de s’emparer d’une petite île française balayée par les vents et située au large de la côte Atlantique. Par milliers, les soldats anglais envahirent les plages de l’île de Ré. La bataille fit rage. Au bout de trois mois de combats acharnés, ils abandonnèrent. L’île de Ré n’était pas à prendre.
Près de quatre cents ans plus tard, la petite île est de nouveau confrontée à un phénomène d’invasion, à la différence près que les intrus d’aujourd’hui partent en repérage au volant de leur 4 x 4 et abordent le champ de bataille en pantalon de lin et lunettes Prada. Les îliens ont engagé une lutte à mort contre ce nouvel ennemi, “le touriste de la haute saison”. “Nous devons prendre notre destin en main. Le tourisme et l’urbanisation ont pratiquement fait disparaître l’esprit rétais”, explique Bernard Dorin, président de l’Association des amis de l’île de Ré. “Sans transformer l’île en musée, il y a un moment où il faut savoir dire stop.”
Le problème, c’est le pont qui relie l’île de Ré au “continent”, comme disent les insulaires, qui a été à l’origine d’un véritable raz de marée touristique. Depuis son inauguration, en 1988, une barrière non officielle permettait toutefois de limiter le nombre d’arrivées sur l’île. Le péage (16,50 euros en juillet et août) [9 euros hors saison] a découragé bon nombre de familles au budget serré.
Un vrai désir de créer des ghettos bourgeois
Pourtant, en janvier 2012, la construction du pont aura été remboursée et tout un chacun pourra le franchir gratuitement – ce qui n’est pas du goût de certains. Répondant à l’appel de M. Dorin, un collectif d’îliens et d’associations écologistes s’est constitué pour dire non à la suppression du péage. Ils veulent continuer à facturer environ 15 euros le passage, sous la forme d’une taxe verte. Une pétition publiée par le journal local, appelant les lecteurs à “sauver [leur] île”, a recueilli 10 000 signatures. Le message est clair : Ré a bien assez de déchets, de voitures, d’hôtels et de campings. Elle n’en veut pas davantage.
“Il y a déjà 3 millions de touristes par an. Si demain le pont devient gratuit, cela pourrait en attirer 1 million de plus”, souligne M. Dorin, un Rétais de la cinquième génération qui a cessé de fréquenter Saint-Martin-de-Ré, le principal port de l’île, pendant l’été, à cause des hordes qui y déferlent et qui en font, d’après les habitants, le Saint-Tropez de l’Atlantique. Parmi ces envahisseurs, on compte de plus en plus de Britanniques. Les îliens, pour plaisanter, parlent d’une nouvelle invasion anglaise : les touristes réussissent là où le duc de Buckingham a échoué.
Même s’ils s’en défendent, les Rétais sont réputés pour leur snobisme à peine voilé. Au fil des ans, ils ont pris l’habitude d’avoir affaire à une certaine catégorie de vacanciers, depuis l’ancien Premier ministre Lionel Jospin jusqu’à Johnny Depp. Et, tandis qu’en public les habitants évoquent les risques pour l’environnement, en privé ils marmonnent les mots “excursionnistes” et “campeurs” comme si ces derniers représentaient une menace bien plus grave. “Il y a un vrai élitisme, ici, le désir de créer des ghettos bourgeois”, assure Pauline Escames, une étudiante rétaise qui est favorable à la gratuité du pont. Beaucoup voient les choses d’un autre œil. Karine Delineau, qui travaille dans une boutique à Saint-Martin-de-Ré, estime qu’en ouvrant les portes en grand on risque de voir arriver des touristes “moins respectueux”. “Pour l’instant, la clientèle est assez aisée, murmure-t-elle. Nous ne voudrions pas la perdre.”
Le marché de l’immobilier est également une source d’inquiétude. Ces dernières années, les logements ont atteint des prix exorbitants. Certains déplorent cette situation. Pour d’autres, cette flambée de l’immobilier est une aubaine. Les professionnels, eux, craignent que s’il vient davantage de touristes la demande de l’élite ne diminue. “Ce qui est rare est cher”, rappelle un agent immobilier qui tient à garder l’anonymat. “Quand un bien devient accessible à tous, il perd immédiatement de la valeur.”
La crainte d’une dégradation de l’île de Ré atteint de tels sommets que les touristes eux-mêmes craignent l’arrivée de nouveaux venus. “C’est sûr, le péage suffisait à dissuader les touristes d’un jour”, reconnaît Steve Rainbow, originaire du Buckinghamshire. “Je ne vois pas comment l’infrastructure pourra tenir le coup. Les files d’attente et les embouteillages sont déjà bien assez importants.”
Les habitants de l’île craignent l’arrivée massive de vacanciers dès que le pont la reliant au continent sera gratuit, ironise l’envoyée spéciale de The Observer.
De l’île de Ré
En 1627, l’inepte duc de Buckingham tenta de s’emparer d’une petite île française balayée par les vents et située au large de la côte Atlantique. Par milliers, les soldats anglais envahirent les plages de l’île de Ré. La bataille fit rage. Au bout de trois mois de combats acharnés, ils abandonnèrent. L’île de Ré n’était pas à prendre.
Près de quatre cents ans plus tard, la petite île est de nouveau confrontée à un phénomène d’invasion, à la différence près que les intrus d’aujourd’hui partent en repérage au volant de leur 4 x 4 et abordent le champ de bataille en pantalon de lin et lunettes Prada. Les îliens ont engagé une lutte à mort contre ce nouvel ennemi, “le touriste de la haute saison”. “Nous devons prendre notre destin en main. Le tourisme et l’urbanisation ont pratiquement fait disparaître l’esprit rétais”, explique Bernard Dorin, président de l’Association des amis de l’île de Ré. “Sans transformer l’île en musée, il y a un moment où il faut savoir dire stop.”
Le problème, c’est le pont qui relie l’île de Ré au “continent”, comme disent les insulaires, qui a été à l’origine d’un véritable raz de marée touristique. Depuis son inauguration, en 1988, une barrière non officielle permettait toutefois de limiter le nombre d’arrivées sur l’île. Le péage (16,50 euros en juillet et août) [9 euros hors saison] a découragé bon nombre de familles au budget serré.
Un vrai désir de créer des ghettos bourgeois
Pourtant, en janvier 2012, la construction du pont aura été remboursée et tout un chacun pourra le franchir gratuitement – ce qui n’est pas du goût de certains. Répondant à l’appel de M. Dorin, un collectif d’îliens et d’associations écologistes s’est constitué pour dire non à la suppression du péage. Ils veulent continuer à facturer environ 15 euros le passage, sous la forme d’une taxe verte. Une pétition publiée par le journal local, appelant les lecteurs à “sauver [leur] île”, a recueilli 10 000 signatures. Le message est clair : Ré a bien assez de déchets, de voitures, d’hôtels et de campings. Elle n’en veut pas davantage.
“Il y a déjà 3 millions de touristes par an. Si demain le pont devient gratuit, cela pourrait en attirer 1 million de plus”, souligne M. Dorin, un Rétais de la cinquième génération qui a cessé de fréquenter Saint-Martin-de-Ré, le principal port de l’île, pendant l’été, à cause des hordes qui y déferlent et qui en font, d’après les habitants, le Saint-Tropez de l’Atlantique. Parmi ces envahisseurs, on compte de plus en plus de Britanniques. Les îliens, pour plaisanter, parlent d’une nouvelle invasion anglaise : les touristes réussissent là où le duc de Buckingham a échoué.
Même s’ils s’en défendent, les Rétais sont réputés pour leur snobisme à peine voilé. Au fil des ans, ils ont pris l’habitude d’avoir affaire à une certaine catégorie de vacanciers, depuis l’ancien Premier ministre Lionel Jospin jusqu’à Johnny Depp. Et, tandis qu’en public les habitants évoquent les risques pour l’environnement, en privé ils marmonnent les mots “excursionnistes” et “campeurs” comme si ces derniers représentaient une menace bien plus grave. “Il y a un vrai élitisme, ici, le désir de créer des ghettos bourgeois”, assure Pauline Escames, une étudiante rétaise qui est favorable à la gratuité du pont. Beaucoup voient les choses d’un autre œil. Karine Delineau, qui travaille dans une boutique à Saint-Martin-de-Ré, estime qu’en ouvrant les portes en grand on risque de voir arriver des touristes “moins respectueux”. “Pour l’instant, la clientèle est assez aisée, murmure-t-elle. Nous ne voudrions pas la perdre.”
Le marché de l’immobilier est également une source d’inquiétude. Ces dernières années, les logements ont atteint des prix exorbitants. Certains déplorent cette situation. Pour d’autres, cette flambée de l’immobilier est une aubaine. Les professionnels, eux, craignent que s’il vient davantage de touristes la demande de l’élite ne diminue. “Ce qui est rare est cher”, rappelle un agent immobilier qui tient à garder l’anonymat. “Quand un bien devient accessible à tous, il perd immédiatement de la valeur.”
La crainte d’une dégradation de l’île de Ré atteint de tels sommets que les touristes eux-mêmes craignent l’arrivée de nouveaux venus. “C’est sûr, le péage suffisait à dissuader les touristes d’un jour”, reconnaît Steve Rainbow, originaire du Buckinghamshire. “Je ne vois pas comment l’infrastructure pourra tenir le coup. Les files d’attente et les embouteillages sont déjà bien assez importants.”
Re: Bouter hors de Ré cette horde de touristes
Ils ont cas le détruire se pont qui rappelons le a été construit sans permis de construire
Ducat- Respecteur du con d'en face
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