Violences dans le 19ème à Paris

[Indians]

"Ça commence à tirer à tout bout de champ, c'est grave"

Un jeune d'une vingtaine d'années du 19ème à Paris raconte la vie dans le 19ème, à Paris, son quartier qui a "grave changé."



Il préfère garder l'anonymat, "on sait jamais" confie-t-il au Post, mais tient à évoquer le climat "de plus en plus tendu" qui règne actuellement dans le 19ème arrondissement de Paris.

Lundi, 2 personnes ont été attaquées à coups de couteau, vers 20h, rue Curial.

Il y a 10 jours: 3 jeunes juifs ont été agressés à quelques mètres de là, rue Petit.

Même week-end, même quartier: Djamel, 23 ans, est tué par balles à l'angle de la rue Curial et de la rue Mathis, à deux pas.

Djamel, c'était l'ami d'enfance du "jeune homme d'une vingtaine d'années né dans le 19ème arrondissement de Paris et qui y vit depuis toujours" qui répond au Post:

Comment ça se passe dans le 19ème?
"Pas très bien. L'ambiance n'a jamais été comme ça. C'est mort, y a personne dans la rue. C'est chaotique. On se croirait dans un monde parallèle."

Que se passe-t-il?
"Depuis quelques temps, ça commence à tirer à tout bout de champ, c'est de la folie. Mieux vaut rester chez soi en ce moment. Même moi, c'est chez moi ici, je connais tout le monde, et, pour la première fois, je commence à avoir peur et à sentir l'insécurité dans la rue."

Qu'est-ce qui fait ça?
"La mort de Djamel, lundi dernier, ou plutôt dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1h du matin. Depuis, y a pas photo, c'est une autre ambiance."

Que pensez-vous de sa mort?
"Il est mort pour rien. Il y a eu une embrouille dans un café rue de l'Ourcq, avec un type qui dealait en bas de chez Djamel, rue Mathis. Djamel lui avait demandé de dégager. Et voilà. Djamel s'est fait tiré dessus alors que c'était un ange. Il avait rien à voir dans aucune histoire, et ça ici tout le monde le sait. Il a été enterré aujourd'hui à Thiais. Il y avait trop de monde."

Il y a aussi une guerre de "clans" dans le quartier?
"Oui, ça dure depuis longtemps: le clan Riquet contre Curial. C'est une vieille histoire. C'est chaud aussi."

Et l'antisémistime?
"Y en a, c'est sûr. Mais là, cette fois, rien à voir du tout. Des fois, on a l'impression que dès qu'on vit dans une cité on est antisémite en ce moment..."

Comment voyez-vous l'avenir?
"Pas bien. C'est pas fini. Les gens ne vont pas en rester là. Certaines personnes se sont acharnées sur Djamel alors qu'il n'avait rien fait. Certains vont vouloir se venger eux-mêmes. Il avait beaucoup d'amis. Là, déjà, pour ce soir, avec l'enterrement, je dois dire que je le sens pas trop..."

(Sources: Le Post, Le JDD)