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Guéant, le communicant

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Guéant, le communicant Empty Guéant, le communicant

Message  maverick Jeu 18 Sep - 15:19

À 63 ans, Claude Guéant, ex préfet et aujourd’hui premier collaborateur de Nicolas Sarkozy, est devenu l’un des principaux rouages de la communication élyséenne. Un an après son arrivée au secrétariat général du Château, deux journalistes, Christian Duplan et Bernard Pellegrin, lui consacrent sa première biographie : « Claude Guéant, l’homme qui murmure à l’oreille de Sarkozy ».

Rien ne prédestinait cet ancien préfet et ex-Directeur général de la Police nationale à entrer dans la lumière. Ni à s’exprimer autant dans les médias. Sauf qu’il y a six ans, Claude Guéant a croisé le chemin de Nicolas Sarkozy. Et est devenu son directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur puis à l’Économie, avant de revenir avec lui place Beauvau. Et l’actuel secrétaire général de l’Élysée n’en est pas sorti indemne. Il a attrapé la « médiamania », un virus hautement contagieux qui l’a transformé en expert ès Sarkozy. Pas facile tous les jours !

D’autant que cela demande de maîtriser aussi bien la politique intérieure que l’international, l’économie ou la vie privée du président. Le tout saupoudré d’analyses de sondages… Exercice hautement périlleux ces derniers mois. Mais pour les médias, Guéant se range dans la catégorie des bons clients. Précis et bien informé, il délivre le message officiel de l’Élysée. Avoir sur un plateau ou dans les colonnes des journaux ce bras droit du président équivaut à recueillir la parole du chef de l’État. Toujours ça de pris ! Mais ne pas compter sur lui pour pratiquer le « off » et balancer des petites phrases croustillantes. L’homme, affable et courtois, adore la discrétion… Un anti-Sarko, en gros, pourtant le mieux placé pour parler de Nicolas !

Les socialistes, eux, ont senti la moutarde leur monter au nez. Dimanche 24 août, le PS s’est fendu d’un communiqué, par la voix du secrétaire national, Faouzi Lamdaoui, accusant Guéant de se conduire en « Premier ministre, alors qu’il n’est soumis à aucun contrôle démocratique devant le Parlement ou les Français ». Belle promotion pour celui qui n’est entré en politique qu’à 59 ans. D’ailleurs, dans son livre Témoignage, sorti un an avant la présidentielle, Nicolas Sarkozy parlait de lui comme d’un « ami indispensable ». Un ami que le chef de l’État envoie en Lybie, avec Cécilia, pour la libération des infirmières bulgares. Ou qu’il mandate pour recruter sa directrice de cabinet. Guéant : le fidèle du « Château »… L’un des rares que Sarko vouvoie !

Le Premier ministre a dû rire…
Mais il n’y a pas que l’opposition pour grincer des dents. François Fillon, à Matignon, n’est pas en reste. Le Premier ministre voit d’un mauvais œil cet homme de l’ombre lui voler la vedette. Et lui griller la politesse, avec le soutien de l’Élysée ! Comme il y a un an, en juillet 2007. À la veille du premier discours de politique générale de Fillon, Guéant accorde un long entretien au quotidien La Tribune. Du jamais vu en cinquante ans de Vème République !

Dans cette interview, il revient notamment sur la relation Sarko-Fillon. Pour Guéant, R.A.S : rien à signaler, tout va bien dans le meilleur des mondes. « C’est exactement le même rapport que celui qui existait entre le général de Gaulle et son Premier ministre Georges Pompidou », lance Guéant dans le quotidien. Avant de poursuivre : « Il y a une nouveauté : cette réalité est aujourd’hui assumée. Le patron apparaît comme le patron ». Sarko dans le rôle du patron… Et Fillon dans celui de l’employé ! Même Villepin, ex-secrétaire général hyperprésent sous le septennat de Jacques Chirac, ne l’avait pas faite cette blague ! Le Premier ministre a dû rire…

Et même exploser de rire quand en septembre 2007, en direct sur RTL, Guéant corrige les déclarations de la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, qui, elle, s’exprime sur Europe 1. Au « plan de rigueur » dans la fonction publique avancé par la ministre, Guéant préfère l’expression « plan de revalorisation ». Tout est dit. Comme le rappellent Christian Duplan et Bernard Pellegrin dans leur livre, le secrétaire général de l’Élysée a le pouvoir de rectifier les déclarations d’un membre du gouvernement. Guéant ou le véritable Premier ministre ?

Guéant, le multifonction
Pas toujours drôle pourtant le boulot de « secrétaire général – porte-parole - premier ministre ». En pleine présidentielle, Guéant - directeur de campagne du candidat Sarko - est envoyé au front pour répondre aux accusations d’un logement acheté, en 1997, dans des conditions supposées très favorables par le couple Sarkozy. C’est Guéant aussi, qui monte au créneau lors des vacances du président sur un yacht luxueux au large de Malte. Ou qui évoque la nationalité française de Carla Bruni, début février. Mais à devenir multifonctions, Guéant commet là sa première boulette.

Il explique, sur Europe 1, que « quelqu’un qui épouse une personne de nationalité française devient automatiquement français ». Pourtant, selon la loi, le mariage n’exerce pas d’effet automatique sur la nationalité. Et il faut attendre quatre ans, à compter du mariage, pour l’acquérir. Mais Sarko l’aime trop et lui redit toute sa confiance, dans Le Figaro, un mois après : « Qu’il y ait eu quelques erreurs, c’est certain. Je note qu’elles n’ont pas été commises par Claude Guéant. Il a toute ma confiance et mon amitié ». Et un bon point pour Guéant !

Tout, tout, tout, Guéant sait tout !
Encouragé à continuer, le secrétaire général s’exprime dans Le Parisien après la mort de dix soldats français en Afghanistan et le choc que l’annonce produit dans l’opinion publique. Le président « était très ému, oui, très affecté », commente Guéant. Avec l’aval du « Château ». « Il a eu la conscience physique de la responsabilité présidentielle dans l’engagement des forces armées. » Phrase à rallonge… Guéant prendrait-il goût à l’explication de texte ? Peut-être. En tout cas, Sarko laisse son conseiller prêcher la bonne parole.

Guéant a aussi fait la tournée des radios (RTL, Europe 1…) et des plateaux télé pour parler de la franchise médicale, de la Société générale, de la croissance de l’économie française ou des relations entre la France et la Syrie. Tout, tout, tout, Guéant sait tout ! Sur tout. À en faire pâlir quelques proches du président. Car c’est lui que l’on voit à la fin du Conseil des ministres, briffer quelques ministres avant leur sortie sur le perron de l’Élysée et leurs déclarations devant les caméras. Lui encore qui a le bras long sur les affaires diplomatiques, quitte à marcher sur les plates-bandes du quai d’Orsay et du conseiller diplomatique de l’Élysée, Jean-Daniel Levitte. Tout contrôler, jusqu’au bout…

L’homme de l’ombre, lui, est de plus en plus à l’aise dans l’exercice médiatique. À croire qu’il y prend goût… Il y en a deux qui vont être contents : Sarko et Fillon. Mais pas pour les mêmes raisons. Être secrétaire général n’est pas un métier facile. Y renoncer non plus…
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