Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
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Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
Whouarf là je jouis .... cet enculé
est en train de tout perdre
Rien ne va plus chez Wendel. A l'extérieur, le groupe d'investissements, présidé par Ernest-Antoine Seillière, ancien président du Medef, fait toujours bonne figure. «Nous sommes prudents et nous ne sommes pas inquiets, nous avons une bonne situation financière», assurait-il encore ce matin sur France Inter (voir la vidéo dans l'onglet Prolonger).
Mais à l'intérieur, c'est l'état de siège. Chaque jour est un
nouveau supplice : le cours est massacré, comme tant d'autres, mais
plus que d'autres. Depuis le début de l'année, l'action a perdu 71% de
sa valeur contre 45,3% pour le CAC 40. Sa capitalisation boursière
s'élève à peine à 1,4 milliard d'euros.
L'effondrement du cours boursier est désastreux. Mais de nombreux
autres groupes se retrouvent pris au même piège de la panique des
marchés. La situation aurait pu donc être supportable, si d'autres
éléments n'étaient venus s'ajouter: depuis le 10 octobre, l'agence de
notation Standard & Poor's a dégradé le fonds pour le classer en
BBB – c'est-à-dire dans la catégorie junk bonds, avec mise sous surveillance négative. Ce qui signifie que la société peut encore voir sa note abaissée.
Le groupe a tout fait pour minimiser la portée de la décision de l'agence de notation. «Celle-ci
n'a pas de conséquence sur le modèle opérationnel et financier de
Wendel, aucune incidence sur ses financements actuels, sur leurs coûts
ou sur leurs échéances dont les principales s'échelonnent entre 2011 et
2017», a assuré le groupe.
La famille, qui détient 35,90% du capital de la société
d'investissement, est loin d'être de cet avis. Wendel classé en junk
bonds, c'est une marque au fer rouge, presque une infamie, à ses yeux.
Pire, c'est une lourde menace sur l'avenir du groupe, et sur les
économies familiales.
Actionnaire majoritaire du fonds, celle-ci réclame désormais de
reprendre les commandes. Pour calmer la grogne familiale,
Ernest-Antoine Seillière avait déjà dû lâcher du lest au printemps. Il
a abandonné la présidence de la holding de tête, la SLPS, à François de
Wendel.
Mais cette fois, la famille réclame plus : la démission de
Jean-Bernard Lafonta, le président du directoire de Wendel, l'homme
lige d'Ernest-Antoine Seillière, celui avec lequel il forme un tandem
inséparable depuis 2001. Ensemble, ils ont inventé le concept «d'investisseur professionnel », ensemble ils ont mené toutes les opérations et ils se sont enrichis.
Se sachant menacé, Jean-Bernard Lafonta tente tout pour sauver sa
place. Le week-end des 18-19 octobre, il aurait réussi à obtenir à
nouveau le soutien de Seillière. Mais pour combien de temps ? «
Ernest-Antoine Seillière finira par le lâcher car la pression familiale
est trop forte. La situation de Wendel est trop grave », dit un
proche du dossier. Jean-Bernard Lafonta lui-même ne semble guère se
faire d'illusion. Il a commencé à regarder discrètement à l'extérieur,
notamment auprès d'une banque étrangère, pour voir s'il pouvait
retrouver un autre travail, au cas où....
Reprise en main familiale
Cela fait des mois que, parmi les quelque 900 représentants du
groupe familial, beaucoup se posent des questions sur Jean-Bernard
Lafonta, sur sa stratégie, sur ses intérêts. Présenté par
Ernest-Antoine Seillière comme un « gestionnaire génial » qui a
sauvé la fortune familiale, il a obtenu des avantages et des
intéressements hors normes, dignes d'un banquier de la City. Dès 2007,
comme le prouve un procès-verbal publié par Bakchich,
il apparaît pourtant que l'unanimité des Wendel, revendiquée par
Ernest-Antoine Seillière, qui se pose en chef incontesté de la famille,
n'est que de façade.
Lors d'un conseil de juillet 2007, François de Montfort exprimait ainsi ses craintes que «
le management puisse se servir de l'apparente union avec la famille
pour poursuivre des objectifs, notamment d'enrichissement rapide, qui
ne sont pas en harmonie avec les valeurs qui sont celles de la famille».
Un seul membre du conseil, Sophie Boegner, a osé dénoncer
publiquement cette gestion très personnelle. De prise de participations
dans de simples coquilles en écrasement de holding et rachat d'actions,
huit membres du management ont réalisé une fortune de 324 millions
d'euros dont 72 millions pour Ernest-Antoine Seillière et 81 millions
pour Jean-Bernard Lafonta, comme le révéla l'enquête du Monde.
Par la suite, les deux dirigeants se sont partagé 30 millions d'euros
de plus-values sur la vente du groupe d'édition Editis. Une plainte a
été déposée par Sophie Boegner. Elle a été classée sans suite. Mme
Boegner a été chassée du conseil, désignée comme le mouton noir de la
famille.
A l'extérieur, personne dans la famille n'a protesté après cette
exclusion : tant que tout le monde gagnait, même si certains en
profitaient plus que d'autres, il n'y avait pas matière à tout
bouleverser. Mais aujourd'hui, une partie des Wendel est prête à
reprendre les choses en main, y compris contre Ernest-Antoine
Seillière, s'il le faut. Car désormais, les choses sont sérieuses :
c'est l'ensemble de l'édifice qui menace de s'écrouler.
La fortune du groupe Wendel depuis six ans repose sur des techniques
qui ont fait pendant un temps le succès des gestionnaires de fonds
privés et alternatifs: un peu de capital, beaucoup de dettes, pour
prendre des participations dans des sociétés cotées ou non.
Wendel a poussé très loin ces effets de leviers : fin 2007, le
groupe avait 2,3 milliards de capitaux propres pour 8,2 milliards
d'endettement, soit un ratio d'endettement de 356%. L'argent emprunté
coûtant peu, le rendement du capital était mirifique. Et les marchés
applaudissaient cette gestion financière « hors pair ».
Le groupe Wendel est surendetté
Depuis l'éclatement de la bulle financière et l'assèchement du
crédit, une autre réalité s'impose : Wendel est surendetté. La défiance
entoure le groupe. Beaucoup se demandent s'il a les moyens de résister
dans la tempête. Nombre de ses actifs valent désormais moins que la
dette créée pour les racheter. Il n'est même pas sûr que certains
d'entre eux dégagent des résultats suffisants pour faire face aux
intérêts annuels (voir les participations du groupe dans l'onglet
Prolonger).
La question se pose avec une particulière acuité pour la participation de Wendel dans Saint-Gobain (lire la très mauvaise affaire de Seillière).
Plus d'un an après, les banquiers et les analystes disent toujours ne
pas comprendre cette opération. La société d'investissement a acquis
une participation de 21,5% dans le groupe de construction au plus haut
(72,6 euros par titre). Il lui en a coûté 5,5 milliards d'euros dont
4,3 milliards financés par emprunt. Aujourd'hui, l'action Saint-Gobain
ne vaut plus que 24,7 euros. Pour Wendel, ce sont 3,8 milliards d'euros
qui se sont évanouis.
Mais les prêts, eux, courent toujours. Même s'ils ne doivent être
remboursés qu'à partir de 2011, les banques, encore plus soucieuses que
d'habitude, demandent des garanties, réclament des appels de marge.
Fin 2007, Wendel avait officiellement dépensé 735 millions d'euros en
frais financiers et produits de couverture pour cette seule
participation. Mais depuis, la chute s'est accentuée et les appels de
marge se succèdent à un rythme accéléré.
Même si Wendel peut apporter des titres d'autres participations
plutôt que de l'argent, l'addition ne cesse de s'alourdir: au moins 300
millions d'euros en plus, selon des estimations de banquiers. Le groupe
refuse de donner la moindre indication sur ces frais. Il refuse même de
parler de coûts supplémentaires « car les appels de marge peuvent être restitués par la suite si le cours se redresse ».
Ses autres engagements ne rassurent pas plus. Wendel est devenu par
exemple l'actionnaire majoritaire (76%) de Materis. Rachetée par le
biais d'un LBO (rachat avec effet de levier), cette société de
peintures et de chimie de spécialité affiche un endettement de 1,7
milliard pour 126 millions de capitaux propres. En 2007, année encore
de forte activité, son résultat opérationnel s'élevait à 227 millions.
Mais que se passera-t-il cette année ? Pourra-t-elle faire face à la
montée des frais financiers si la conjoncture devient atroce ?
Les mêmes questions se posent pour la participation de Wendel dans
Deutsch (société de produits aéronautiques et de transports) ou pour
Stahl (connecteurs). A chaque fois, ces sociétés ont le même bilan
dégradé : des miettes de fonds propres et des tonnes de dettes. «
Il n'y a que les participations du groupe dans Bureau Veritas
(contrôle), Legrand (équipements électriques) ou Stallergènes
(pharmacie) qui pourraient être encore vendues aujourd'hui. Tout le
reste est perclus de dettes », constate un analyste.
Un groupe jugé risqué
Interrogé, le groupe Wendel explique être très serein : il n'a «aucun problème d'endettement, aucun problème de trésorerie».
La vente précipitée d'Editis au printemps – il assurait pourtant
vouloir être un investisseur de très long terme, au moment où il y
entrait en 2004 – semble pourtant avoir été imposée par les banquiers,
inquiets de la situation financière de Wendel. Depuis, celle-ci s'est à
nouveau dégradée.
Le classement de Wendel en junk bonds par Standard & Poor's a
aggravé la situation. Pour les entreprises classées dans cette
catégorie, le crédit devient plus difficile et beaucoup plus cher. Dans
le contexte d'assèchement presque total du marché de l'argent, cela
signifie qu'il est presque impossible pour elles d'avoir accès à de
nouveaux emprunts.
Souvent, les banquiers leur demandent même de rembourser les anciens crédits, comme le prévoient des clauses de garantie (covenance)
associées aux prêts. Wendel assure qu'aucune garantie de ce type
n'était prévue et qu'il n'a eu à faire face à aucune demande de
remboursement anticipé. «C'est un peu étonnant. Car ce sont des
garanties presque d'usage pour les prêts aux entreprises. Mais il est
impossible pour l'instant de savoir quelle est la situation exacte. La
communication financière est d'une grande opacité», relève un analyste.
En tout cas, le nom de Wendel est devenu synonyme de risques
importants dans les milieux bancaires. La dette du groupe se négocie
avec une décote de 30% par rapport au nominal. On parle de tensions
entre le groupe et ses banquiers, ce que le groupe dément. Il affirme
même avoir toujours à sa disposition sa ligne de crédit de trésorerie
de 1,25 milliard d'euros que lui ont consenti neuf banquiers, il y a un
peu plus d'un an. Ce qui laisse aussi perplexes de nombreux
observateurs. «Même les groupes les plus solides disent qu'ils ne
sont pas sûrs de pouvoir tirer en ce moment sur leur ligne de crédit,
s'ils en avaient besoin, tant les banques ont des difficultés à trouver
de l'argent», relève un banquier d'affaires.
Wendel est si sûr de ses bases qu'il a cherché ces dernières
semaines des investisseurs pour venir à sa rescousse. Il n'en a pas
trouvé. Car le temps des naufrageurs et des pilleurs d'épaves est
revenu. Beaucoup guettent l'évolution du groupe, se disant qu'ils
pourraient récupérer tout ou partie de son portefeuille à la casse, si
jamais cela tournait mal.
Ernest-Antoine Seillière le sait mais continue d'agir comme si sa
position était des plus assurées. Le temps des décisions douloureuses
ne pourra cependant être reporté longtemps. A moins qu'une fois encore
l'Etat ne vole au secours de la famille Wendel, comme il le fit en 1978
en nationalisant le groupe sidérurgique familial, puis en 2001, en lui
évitant, avec le secours de la compagnie suisse Swissair toutes les
retombées juridiques et financières de la faillite d'Air Lib.
est en train de tout perdre
Rien ne va plus chez Wendel. A l'extérieur, le groupe d'investissements, présidé par Ernest-Antoine Seillière, ancien président du Medef, fait toujours bonne figure. «Nous sommes prudents et nous ne sommes pas inquiets, nous avons une bonne situation financière», assurait-il encore ce matin sur France Inter (voir la vidéo dans l'onglet Prolonger).
Mais à l'intérieur, c'est l'état de siège. Chaque jour est un
nouveau supplice : le cours est massacré, comme tant d'autres, mais
plus que d'autres. Depuis le début de l'année, l'action a perdu 71% de
sa valeur contre 45,3% pour le CAC 40. Sa capitalisation boursière
s'élève à peine à 1,4 milliard d'euros.
L'effondrement du cours boursier est désastreux. Mais de nombreux
autres groupes se retrouvent pris au même piège de la panique des
marchés. La situation aurait pu donc être supportable, si d'autres
éléments n'étaient venus s'ajouter: depuis le 10 octobre, l'agence de
notation Standard & Poor's a dégradé le fonds pour le classer en
BBB – c'est-à-dire dans la catégorie junk bonds, avec mise sous surveillance négative. Ce qui signifie que la société peut encore voir sa note abaissée.
Le groupe a tout fait pour minimiser la portée de la décision de l'agence de notation. «Celle-ci
n'a pas de conséquence sur le modèle opérationnel et financier de
Wendel, aucune incidence sur ses financements actuels, sur leurs coûts
ou sur leurs échéances dont les principales s'échelonnent entre 2011 et
2017», a assuré le groupe.
La famille, qui détient 35,90% du capital de la société
d'investissement, est loin d'être de cet avis. Wendel classé en junk
bonds, c'est une marque au fer rouge, presque une infamie, à ses yeux.
Pire, c'est une lourde menace sur l'avenir du groupe, et sur les
économies familiales.
Actionnaire majoritaire du fonds, celle-ci réclame désormais de
reprendre les commandes. Pour calmer la grogne familiale,
Ernest-Antoine Seillière avait déjà dû lâcher du lest au printemps. Il
a abandonné la présidence de la holding de tête, la SLPS, à François de
Wendel.
Mais cette fois, la famille réclame plus : la démission de
Jean-Bernard Lafonta, le président du directoire de Wendel, l'homme
lige d'Ernest-Antoine Seillière, celui avec lequel il forme un tandem
inséparable depuis 2001. Ensemble, ils ont inventé le concept «d'investisseur professionnel », ensemble ils ont mené toutes les opérations et ils se sont enrichis.
Se sachant menacé, Jean-Bernard Lafonta tente tout pour sauver sa
place. Le week-end des 18-19 octobre, il aurait réussi à obtenir à
nouveau le soutien de Seillière. Mais pour combien de temps ? «
Ernest-Antoine Seillière finira par le lâcher car la pression familiale
est trop forte. La situation de Wendel est trop grave », dit un
proche du dossier. Jean-Bernard Lafonta lui-même ne semble guère se
faire d'illusion. Il a commencé à regarder discrètement à l'extérieur,
notamment auprès d'une banque étrangère, pour voir s'il pouvait
retrouver un autre travail, au cas où....
Reprise en main familiale
Cela fait des mois que, parmi les quelque 900 représentants du
groupe familial, beaucoup se posent des questions sur Jean-Bernard
Lafonta, sur sa stratégie, sur ses intérêts. Présenté par
Ernest-Antoine Seillière comme un « gestionnaire génial » qui a
sauvé la fortune familiale, il a obtenu des avantages et des
intéressements hors normes, dignes d'un banquier de la City. Dès 2007,
comme le prouve un procès-verbal publié par Bakchich,
il apparaît pourtant que l'unanimité des Wendel, revendiquée par
Ernest-Antoine Seillière, qui se pose en chef incontesté de la famille,
n'est que de façade.
Lors d'un conseil de juillet 2007, François de Montfort exprimait ainsi ses craintes que «
le management puisse se servir de l'apparente union avec la famille
pour poursuivre des objectifs, notamment d'enrichissement rapide, qui
ne sont pas en harmonie avec les valeurs qui sont celles de la famille».
Un seul membre du conseil, Sophie Boegner, a osé dénoncer
publiquement cette gestion très personnelle. De prise de participations
dans de simples coquilles en écrasement de holding et rachat d'actions,
huit membres du management ont réalisé une fortune de 324 millions
d'euros dont 72 millions pour Ernest-Antoine Seillière et 81 millions
pour Jean-Bernard Lafonta, comme le révéla l'enquête du Monde.
Par la suite, les deux dirigeants se sont partagé 30 millions d'euros
de plus-values sur la vente du groupe d'édition Editis. Une plainte a
été déposée par Sophie Boegner. Elle a été classée sans suite. Mme
Boegner a été chassée du conseil, désignée comme le mouton noir de la
famille.
A l'extérieur, personne dans la famille n'a protesté après cette
exclusion : tant que tout le monde gagnait, même si certains en
profitaient plus que d'autres, il n'y avait pas matière à tout
bouleverser. Mais aujourd'hui, une partie des Wendel est prête à
reprendre les choses en main, y compris contre Ernest-Antoine
Seillière, s'il le faut. Car désormais, les choses sont sérieuses :
c'est l'ensemble de l'édifice qui menace de s'écrouler.
La fortune du groupe Wendel depuis six ans repose sur des techniques
qui ont fait pendant un temps le succès des gestionnaires de fonds
privés et alternatifs: un peu de capital, beaucoup de dettes, pour
prendre des participations dans des sociétés cotées ou non.
Wendel a poussé très loin ces effets de leviers : fin 2007, le
groupe avait 2,3 milliards de capitaux propres pour 8,2 milliards
d'endettement, soit un ratio d'endettement de 356%. L'argent emprunté
coûtant peu, le rendement du capital était mirifique. Et les marchés
applaudissaient cette gestion financière « hors pair ».
Le groupe Wendel est surendetté
Depuis l'éclatement de la bulle financière et l'assèchement du
crédit, une autre réalité s'impose : Wendel est surendetté. La défiance
entoure le groupe. Beaucoup se demandent s'il a les moyens de résister
dans la tempête. Nombre de ses actifs valent désormais moins que la
dette créée pour les racheter. Il n'est même pas sûr que certains
d'entre eux dégagent des résultats suffisants pour faire face aux
intérêts annuels (voir les participations du groupe dans l'onglet
Prolonger).
La question se pose avec une particulière acuité pour la participation de Wendel dans Saint-Gobain (lire la très mauvaise affaire de Seillière).
Plus d'un an après, les banquiers et les analystes disent toujours ne
pas comprendre cette opération. La société d'investissement a acquis
une participation de 21,5% dans le groupe de construction au plus haut
(72,6 euros par titre). Il lui en a coûté 5,5 milliards d'euros dont
4,3 milliards financés par emprunt. Aujourd'hui, l'action Saint-Gobain
ne vaut plus que 24,7 euros. Pour Wendel, ce sont 3,8 milliards d'euros
qui se sont évanouis.
Mais les prêts, eux, courent toujours. Même s'ils ne doivent être
remboursés qu'à partir de 2011, les banques, encore plus soucieuses que
d'habitude, demandent des garanties, réclament des appels de marge.
Fin 2007, Wendel avait officiellement dépensé 735 millions d'euros en
frais financiers et produits de couverture pour cette seule
participation. Mais depuis, la chute s'est accentuée et les appels de
marge se succèdent à un rythme accéléré.
Même si Wendel peut apporter des titres d'autres participations
plutôt que de l'argent, l'addition ne cesse de s'alourdir: au moins 300
millions d'euros en plus, selon des estimations de banquiers. Le groupe
refuse de donner la moindre indication sur ces frais. Il refuse même de
parler de coûts supplémentaires « car les appels de marge peuvent être restitués par la suite si le cours se redresse ».
Ses autres engagements ne rassurent pas plus. Wendel est devenu par
exemple l'actionnaire majoritaire (76%) de Materis. Rachetée par le
biais d'un LBO (rachat avec effet de levier), cette société de
peintures et de chimie de spécialité affiche un endettement de 1,7
milliard pour 126 millions de capitaux propres. En 2007, année encore
de forte activité, son résultat opérationnel s'élevait à 227 millions.
Mais que se passera-t-il cette année ? Pourra-t-elle faire face à la
montée des frais financiers si la conjoncture devient atroce ?
Les mêmes questions se posent pour la participation de Wendel dans
Deutsch (société de produits aéronautiques et de transports) ou pour
Stahl (connecteurs). A chaque fois, ces sociétés ont le même bilan
dégradé : des miettes de fonds propres et des tonnes de dettes. «
Il n'y a que les participations du groupe dans Bureau Veritas
(contrôle), Legrand (équipements électriques) ou Stallergènes
(pharmacie) qui pourraient être encore vendues aujourd'hui. Tout le
reste est perclus de dettes », constate un analyste.
Un groupe jugé risqué
Interrogé, le groupe Wendel explique être très serein : il n'a «aucun problème d'endettement, aucun problème de trésorerie».
La vente précipitée d'Editis au printemps – il assurait pourtant
vouloir être un investisseur de très long terme, au moment où il y
entrait en 2004 – semble pourtant avoir été imposée par les banquiers,
inquiets de la situation financière de Wendel. Depuis, celle-ci s'est à
nouveau dégradée.
Le classement de Wendel en junk bonds par Standard & Poor's a
aggravé la situation. Pour les entreprises classées dans cette
catégorie, le crédit devient plus difficile et beaucoup plus cher. Dans
le contexte d'assèchement presque total du marché de l'argent, cela
signifie qu'il est presque impossible pour elles d'avoir accès à de
nouveaux emprunts.
Souvent, les banquiers leur demandent même de rembourser les anciens crédits, comme le prévoient des clauses de garantie (covenance)
associées aux prêts. Wendel assure qu'aucune garantie de ce type
n'était prévue et qu'il n'a eu à faire face à aucune demande de
remboursement anticipé. «C'est un peu étonnant. Car ce sont des
garanties presque d'usage pour les prêts aux entreprises. Mais il est
impossible pour l'instant de savoir quelle est la situation exacte. La
communication financière est d'une grande opacité», relève un analyste.
En tout cas, le nom de Wendel est devenu synonyme de risques
importants dans les milieux bancaires. La dette du groupe se négocie
avec une décote de 30% par rapport au nominal. On parle de tensions
entre le groupe et ses banquiers, ce que le groupe dément. Il affirme
même avoir toujours à sa disposition sa ligne de crédit de trésorerie
de 1,25 milliard d'euros que lui ont consenti neuf banquiers, il y a un
peu plus d'un an. Ce qui laisse aussi perplexes de nombreux
observateurs. «Même les groupes les plus solides disent qu'ils ne
sont pas sûrs de pouvoir tirer en ce moment sur leur ligne de crédit,
s'ils en avaient besoin, tant les banques ont des difficultés à trouver
de l'argent», relève un banquier d'affaires.
Wendel est si sûr de ses bases qu'il a cherché ces dernières
semaines des investisseurs pour venir à sa rescousse. Il n'en a pas
trouvé. Car le temps des naufrageurs et des pilleurs d'épaves est
revenu. Beaucoup guettent l'évolution du groupe, se disant qu'ils
pourraient récupérer tout ou partie de son portefeuille à la casse, si
jamais cela tournait mal.
Ernest-Antoine Seillière le sait mais continue d'agir comme si sa
position était des plus assurées. Le temps des décisions douloureuses
ne pourra cependant être reporté longtemps. A moins qu'une fois encore
l'Etat ne vole au secours de la famille Wendel, comme il le fit en 1978
en nationalisant le groupe sidérurgique familial, puis en 2001, en lui
évitant, avec le secours de la compagnie suisse Swissair toutes les
retombées juridiques et financières de la faillite d'Air Lib.
coal- Messages : 2424
Date d'inscription : 23/02/2008
Localisation : l'Elysée, 55 rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris
Re: Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
à première vue veritas est à vendre pour amener des liquidités au groupe
si seulement on pouvait voir cet enfoiré sur la paille
et je suis pourtant de droite
si seulement on pouvait voir cet enfoiré sur la paille
et je suis pourtant de droite
theo- Messages : 582
Date d'inscription : 28/02/2008
Re: Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
Droite gauche pas de différence les enculés mérite de crever.theo a écrit:à première vue veritas est à vendre pour amener des liquidités au groupe
si seulement on pouvait voir cet enfoiré sur la paille
et je suis pourtant de droite
Mais coal une infos faus pas me la montrer le matin, j'vais avoir une tache sur le froc toute la journée
Ducat- Respecteur du con d'en face
- Messages : 2285
Date d'inscription : 25/02/2008
Re: Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
Ducat a écrit:Droite gauche pas de différence les enculés mérite de crever.theo a écrit:à première vue veritas est à vendre pour amener des liquidités au groupe
si seulement on pouvait voir cet enfoiré sur la paille
et je suis pourtant de droite
Mais coal une infos faus pas me la montrer le matin, j'vais avoir une tache sur le froc toute la journée
ca va vite secher vu le froid ce matin sur Paris surtout si tu es en Moto
coal- Messages : 2424
Date d'inscription : 23/02/2008
Localisation : l'Elysée, 55 rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris
Re: Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
theo a écrit:à première vue veritas est à vendre pour amener des liquidités au groupe
si seulement on pouvait voir cet enfoiré sur la paille
et je suis pourtant de droite
c'est pas grave ca se soigne
pour le reste j'espère qu'il va perdre
coal- Messages : 2424
Date d'inscription : 23/02/2008
Localisation : l'Elysée, 55 rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris
Re: Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
Nan j'suis bien au chaud o boulot làcoal a écrit:
ca va vite secher vu le froid ce matin sur Paris surtout si tu es en Moto
Ducat- Respecteur du con d'en face
- Messages : 2285
Date d'inscription : 25/02/2008
Re: Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
il peut tout perdre ça ne changera pas ma vie
mais queque je me marrerrai
mais queque je me marrerrai
Re: Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
Ernest-Antoine Seillière est un gros fumier !!!
il a le mérite de nous mettre tous d'accord ,,c'est déjà ça
il a le mérite de nous mettre tous d'accord ,,c'est déjà ça
patrianostra- Messages : 1249
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
patrianostra a écrit:Ernest-Antoine Seillière est un gros fumier !!!
il a le mérite de nous mettre tous d'accord ,,c'est déjà ça
tu veras en cherhchant bien y'en a d'autres ....
coal- Messages : 2424
Date d'inscription : 23/02/2008
Localisation : l'Elysée, 55 rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris
Re: Ernest-Antoine Seillière, un baron perché sur des obligations «pourries»
MR antoine renest de sa salliere
il vat avoir un peu de piment dans sa vie
il vat avoir un peu de piment dans sa vie
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