Sarkozy, l'ingénu et le loto

[maverick]

Les FARC ont traité Nicolas Sarkozy d'ingénu, après l'envoi par ce dernier d'une mission humanitaire mercredi 2 avril. "Il faut déplorer que le président Sarkozy soit aussi ingénu et que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) accompagne cette aventure dangereuse", a ainsi expliqué l'agence de presse colombienne ANNCOL, proche des Farc, jeudi 3 avril. L'avion français, qui a emmené l'équipe en Colombie, stationne depuis son arrivée à l'aéroport de Bogota. Personne ne sait si cette opération très couverte est un coup de bluff.
Sarkozy est-il ingénu ? La question pourrait se poser pour bien des sujets. Mais les FARC ne connaissent pas la France.

Vendredi 4 avril, il annonce des mesures d'économies, mais sans parler de plan de rigueur. Il préside en effet son second Conseil de modernisation des politiques publiques (CMPP), après celui de décembre. Selon une source ministérielle, le plus fort de l'annonce sera le nombre de mesures : "140", qui s'ajouteront aux 96 déjà annoncées le 12 décembre lors du premier CMPP.


Selon un ministre, le but est de "réduire le rythme des dépenses d'évolution (de hausse) de la dépense publique, à 1% par an, contre 2% actuellement". "Cela représente une économie de quelque 10 milliards par an à trouver, par exemple 5 milliards sur l'Etat et 5 milliards sur la sphère publique" (comptes sociaux + collectivités locales), selon ce ministre.
Un peu plus tôt, un opportun sondage OpinionWay nous explique que les Français sont prêts à la rigueur.

NICOLAS SARKOZY et François Fillon n'ont pas osé parler de « rigueur ». L'opinion, pourtant, y est prête, si l'on en croit les résultats de l'enquête OpinionWay pour Le Figaro et LCI. Le gel de la dépense publique pendant les cinq ans qui viennent, réaffirmé dimanche dernier sur TF1 par le chef du gouvernement, est approuvé par 60 % des personnes interrogées. 36 % pensent qu'il a eu tort.
Un peu plus tôt encore, dès le 28 mars, le premier ministre avait sonné l'alarme "tranquille". Les jours suivants se sont relayés les ministres et autres représentants de la majorité présidentielle pour agiter des nombres devant les yeux des journalistes : sept, six ou cinq milliards d'économies. Finalement, connaître le chiffre final détourne l'attention.

Vendredi 4 avril, vivement les résultats du loto !

Est-ce le signe d'un président candide ? Certainement pas. Nicolas Sarkozy ne sait peut être pas ce qu'il fait, mais il le prépare avec soin.