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Pekin 2008 l'impossible boycott

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Message  maverick Mar 8 Avr - 23:02

Les différents appels à ne pas se rendre à Pékin en août n'ont aucune chance d'aboutir : la Chine est devenue trop influente dans l'économie mondiale.

Elle arrivera à Paris le 7 avril en Eurostar. Un séjour de vingt-quatre heures sous haute surveillance avant de repartir pour San Francisco. Face aux protestations des défenseurs des droits de l'homme, le périple de 137 000 kilomètres de la flamme olympique, qui s'achèvera à Pékin le 8 août, s'annonce mouvementé. «C'est une longue marche qui ne manquera pas d'être marquée par de nouveaux incidents au Tibet et peut-être en Chine», prédit le sinologue Jean-Luc Domenach.

Dans les chancelleries, on temporise. Nicolas Sarkozy avait surpris, le 25 mars, en n'excluant pas un boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux, laissant «toutes les options ouvertes». Trois jours plus tard, en Slovénie, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne jugeaient un tel acte «prématuré». «Personne n'est pour le boycott des JO, a expliqué Bernard Kouchner. Quant à la cérémonie d'ouverture, personne n'a voulu en parler.» Hormis les dirigeants polonais et tchèques, qui n'iront pas à Pékin, personne ne veut jouer les francs-tireurs. Signe de l'embarras des politiques, les voici qui pointent du doigt les entreprises implantées en Chine : «On ne peut pas arrêter des affaires du jour au lendemain, mais [elles] ont aussi des responsabilités», a estimé, le 28 mars, la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner.
Jusqu'à présent, les Carrefour, Danone, EADS et autres multinationales avides de contrats chinois sont restés bien silencieux. «Les Chinois sont doués dans leur stratégie de puissance et dans l'art de faire croire que si l'on ne leur cède pas, tout est fichu, souligne Valérie Niquet, directrice du Centre Asie de l'lfri. En réalité, la Chine est une puissance fragile qui ne peut pas fermer la porte aux étrangers.» Se passer des JO ? Personne n'y a intérêt. «Tout le monde se tient parla barbichette. Si l'on se lance dans des rétorsions économiques, difficile de dire qui en souffrira le plus», estime Jean-Luc Domenach. Voici, en cinq points, pourquoi un boycott semble peu crédible.

LA CHINE POSSEDE 1650 MILLIARDS DE DOLLARS DE DEVISES
Il s'agit de la plus grosse réserve du monde. Et la tendance n'est pas près de s'inverser, d'après les économistes qui tablent sur 2 billions de dollars de réserves d'ici à fin 2008. Impossible, dans ces conditions, de se permettre une rupture diplomatique avec Pékin. «L'Occident n'a jamais été aussi dépendant de sa manne financière du fait de l'énormité de nos déficits, de l'endettement des ménages, de la crise immobilière... Nous avons besoin de leur argent», résume Jean-Pierre Petit, chef économiste à Exane BNP Paribas. A commencer par les Etats-Unis, qui financent leur gigantesque dette publique grâce aux achats chinois de bons du Trésor américain. Une créance qui s'élevait début 2008 à 492 milliards de dollars, soit 21% de la totalité des titres émis par les autorités américaines. «Pékin a les moyens défaire dégringoler encore un peu plus le billet vert», prévient Yifan Hu de Natixis. Selon les calculs de la banque, si la Chine arrêtait d'accumuler des réserves de change en dollars, en euros et en livres sterling, cela priverait les Etats-Unis d'entrées de capitaux représentant 1,5% du PIB, 0,5% pour la zone euro et 0,6% pour le Royaume-Uni.
Une déstabilisation des marchés boursiers, obligataires ou monétaires n'est toutefois pas dans l'intérêt des autorités chinoises. Le Premier ministre, Wen Jiabao, s'est d'ailleurs montré prudent, annonçant en mars que la Chine pourrait connaître en 2008 une année économique dure du fait des difficultés à maîtriser l'inflation et de la dégradation de l'économie des Etats-Unis. Parions alors que les discussions avec le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, qui se rend en Chine le 3 avril pour discuter de divers dossiers économiques, seront des plus amicales.

AIRBUS A SIGNE POUR CINQ A380 AVEC CHINA SOUTHERN AIRLINES
L'avionneur européen met tout son espoir dans la Chine, qui devrait représenter bientôt 20% du marché mondial. Pékin sait à merveille négocier les grands contrats et jouer sur la balance commerciale de ses partenaires pour obtenir gain de cause sur des sujets liés au business, à la finance, voire à la diplomatie. Une rupture des relations commerciales avec la Chine ferait perdre à l'Union européenne et aux Etats-Unis 6% de leurs exportations totales, soit 1,2 point de PIB en Europe et 0,7 point outre-Atlantique. La France, cinquième fournisseur et neuvième client de la Chine, est encore en train de se positionner sur ce vaste marché où la part de ses produits se situe à 1,4%. Mais Pékin n'en conserve pas moins un pouvoir de représailles important. «Si, demain, Paris décide le boycott, cela peut nous coûter un TGV. Surtout si l'Allemagne, elle, ne boycotte pas...», confie un haut fonctionnaire au ministère de l'Equipement. En plus du tronçon entre Shanghai et Pékin, la Chine planche sur de nombreux projets de lignes à grande vitesse et fait jouer la concurrence internationale de façon féroce, avec les Japonais et les Sud-Coréens, notamment.
Le volet nucléaire est un autre dossier sensible, sur lequel les Chinois ne manqueraient pas de peser. Les équipes d'Areva en savent quelque chose. Le contrat de 8 milliards d'euros signé en novembre dernier et portant sur la fourniture de deux réacteurs de type EPR - le plus gros contrat de l'histoire nucléaire civil -, est le fruit de plusieurs années de négociations avec les autorités chinoises, qui ont su utiliser la compétition avec l'américain Westing-house. Et peut être facilement remis en cause... à la chinoise.

CARREFOUR A OUVERT 122 MAGASINS EN CHINE
Le parcours du géant français de la grande distribution en Chine a été jusqu'à présent exemplaire. Arrivé en 1995, le groupe a commis à ses débuts quelques erreurs stratégiques en croyant pouvoir dissocier son développement dans le pays du bon vouloir du pouvoir central. Pour décrocher les autorisations administratives nécessaires, les dirigéants de Carrefour ont finalement admis qu'il était plus simple de se fondre dans les plans d'aménagement du territoire du gouvernement. Et ce partenariat bien compris entre intérêt commercial et enjeux de politique intérieure a permis à l'enseigne d'accéder au consommateur chinois. En une douzaine d'années, l'entreprise a inauguré 122 Carrefour et 275 magasins Dia dans le pays.
A l'instar de Carrefour ou d'Ikea, les grandes enseignes ont compris l'absolue nécessité d'entretenir une relation suivie avec l'administration, qui décide seule des lieux et du moment de l'implantation des distributeurs étrangers. L'américain Wal-Mart, à la traîne en Chine, l'a appris à ses dépens. Le bon vouloir de Pékin est une condition indispensable pour accéder au marché, elle n'est pas suffisante pour y rester : plusieurs grandes marques américaines et japonaises ont déjà fait les frais des appels au boycott de leurs produits.

DANONE EST SOUMIS AUX TRACASSERIES JUDICIAIRES CHINOISES
L'affaire traîne depuis plus d'un an et empoisonne l'existence des managers de Danone. Le groupe français accuse son ancien partenaire chinois Zong Qinghou, patron démissionnaire de leur coentreprise Wahaha - et membre influent du Parti communiste -, d'avoir créé des sociétés qui captaient une partie de l'activité commerciale de leur filiale commune. Danone a porté plainte aux Etats-Unis. En représailles, les autorités sanitaires chinoises ont bloqué des cargaisons de bouteilles d'Evian, après y avoir détecté «un taux de bactéries anormal». Et les cadres chinois de Wahaha se rebiffent et soutiennent leur ancien patron. Un cauchemar d'entrepreneur occidental affrontant la machine bureaucratique chinoise. La liste est longue des entreprises étrangères tracassées par les autorités judiciaires. Les géants du Web Google, eBay ou Yahoo ! ont ainsi été freinés dans leur expansion, et leurs sites parfois interdits d'accès pour n'avoir pas répondu aux exigences de Pékin sur la censure. La contrefaçon est également une arme de représailles dont les autorités peuvent user avec habileté, la dosant selon les cas et les périodes. General Motors n'a rien pu faire pour empêcher l'essor de la QQ du constructeur Chery, copie conforme de sa Chevrolet Matiz.

LA CHINE, UN PARTENAIRE DIPLOMATIQUE INCONTOURNABLE
«Une des rares capitales à pouvoir parler avec Pyongyang, c'est Pékin, rappelle Olivier Guillard, directeur de recherche Asie à l'Iris. C'est la même chose avec la junte militaire birmane. On sait que les Chinois ont beaucoup pesé pour éviter un véritable bain de sang lors des répressions des manifestations en septembre dernier.» On pourrait multiplier les exemples, sur le dossier iranien ou la crise au Darfour. Après avoir longtemps refroidi les initiatives onusiennes à l'encontre du Soudan, les Chinois ne se sont pas opposés, en septembre, au déploiement d'une force européenne au Tchad et en Centrafrique. Le gouvernement a même nommé un émissaire spécial pour accélérer la résolution du conflit et convaincre Khartoum de se montrer un peu plus flexible.
Certes, c'est souvent en jouant de la «diplomatie du carnet de chèques» que Pékin devient incontournable sur la scène internationale, mais cela marche. Longtemps effacée à l'ONU, la Chine profite de son statut de quatrième puissance économique mondiale pour s'imposer à l'étranger, d'abord en Asie, désormais en Afrique et en Amérique latine, séduisant particulièrement les nations dénoncées par les Etats-Unis et l'Europe pour leur faible conscience démocratique. Les programmes d'aide économique au Cambodge, en Indonésie, en Thaïlande ont été dopés, accompagnés de commandes massives de matières premières. Idem en Afrique, où Pékin a su tisser un réel réseau. «Sur les 192 Etats membres de l'ONU, on compte 53 pays africains, dont 48 avec lesquels la Chine a noué des relations diplomatiques exclusives. Elle peut ainsi compter sur près d'un quart des membres de l'organisation au cas où elle voudrait soumettre une résolution ou s'opposer à une autre», note Olivier Guillard.
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Message  Ducat Mer 9 Avr - 10:46

En gros pour résumé, les grands patrons et les politiques preferent ce pencher pour se faire enculé, plutot que de risquer de perdre un contrat.
Une belle mentalité d'enculé pourrait on dire
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